ALIMENTATION ANIMALE Un fort repli
De - 4 à - 8 % selon les pays européens, les prévisions de production d'aliments composés en 2009 sont sombres et les Bretons sont déjà à - 7 %.
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La production d'aliments pour animaux pourrait décroître cette année de 4 à 8 % selon les pays de l'Union européenne. Une perte pouvant aller jusqu'à - 20 % pour les aliments pour ruminants en raison du contexte laitier sinistré, estimait la Fefac (Fédération européenne des fabricants d'aliments composés), lors de son 50e anniversaire, le 9 septembre, à Bruxelles. Rassemblant députés européens, fabricants d'aliments et fournisseurs à l'Atomium, la fédération a surtout rappelé les progrès réalisés durant ces cinquante dernières années. Mais l'ambiance n'est pas au beau fixe. L'inquiétude des industriels porte sur l'évolution des marchés, bien entendu, comme sur les disponibilités de matières premières. Quelque 200 000 t de soja seraient ainsi bloquées aux frontières de l'UE dont 60 000 à 80 000 t en Espagne, le reste en Allemagne et aux Pays-Bas. La France n'est pas directement touchée, mais s'attend à des tensions sur les disponibilités de ses sources, notamment brésiliennes.
Tensions sur l'accès aux sources
Selon le président de la Fefac, Pedro Corea de Barros, l'interdiction des autorisations asynchrones (traces d'OGM non autorisés dans l'Union européenne dans des lots soit OGM soit même non OGM) pourraient occasionner des pertes pour la filière européenne des productions animales de 3,5 voire 5 milliards d'euros en lui interdisant l'accès aux matières premières les plus économiques. Le corn gluten feed en provenance des Etats-Unis a déjà disparu des formules européennes depuis 2007 en raison de la réglementation européenne sur les OGM.
Les fabricants d'aliments bretons, rassemblés dans l'Afab, voient en effet leurs tonnages se rétracter de 7,3 % sur les huit premiers mois de l'année. Les aliments pour poulets reprennent des couleurs, mais l'ensemble de la volaille enregistre - 3 %, la dinde ne parvenant pas à se ressaisir (- 8 %). Le porc (- 7 %) et surtout les ruminants (- 20 %) plongent.
Pour réduire leurs coûts d'approvisionnement, les industriels soutiennent donc l'élargissement du recours aux camions de 44 t pour diversifier les matières premières (fabrications portuaires de tourteaux de soja, de colza et de tournesol) et envisagent la création de quatre plates-formes d'éclatement ferroviaire pour leurs approvisionnements en céréales et en drèches métropolitaines.
Yanne Boloh
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