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ENGRAIS Un pilote pour la traçabilité en test

Si pour les big bags, la situation est simple, elle l'est moins pour le vrac. « Nous n'avons pas complètement réglé la question, mais l'idée est que si un distributeur reçoit deux marchandises différentes, il va créer lui-même un numéro de lot. Ainsi, on peut par exemple avoir trois lots d'entrée pour un lot de sortie, et réciproquement », explique Gilles Poidevin à l'Unifa.C. THIRIET

Accompagnées par Agro EDI Europe, l'Unifa et l'Afcome planchent depuis deux ans sur un système de traçabilité des engrais, dont le pilote est aujourd'hui en test.

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« Pour les fertilisants, les contraintes réglementaires sont moindres que pour les produits phytosanitaires, reconnaît Gilles Poidevin, secrétaire du bureau de l'Unifa. Mais il existe quand même des obligations de traçabilité : entre autres, l'arrêté du 13 avril 2010 impose de mettre en place un enregistrement en continu pour tout engrais solide à base de nitrate d'ammonium qu'il soit conditionné ou en vrac. » D'autres textes en font mention et le règlement européensur les fertilisants devrait en rajouter une couche : la question de la traçabilité est mentionnée à plusieurs reprises.

Chez quatre fabricants et cinq distributeurs

Cette nécessité de répondre et d'anticiper des futures réglementations, mais aussi de pouvoir affiner la logistique, limiter les produits non conformes, ou encore optimiser les procédures de rappel, a conduit l'Unifa à se rapprocher en 2015 de l'association Agro EDI Europe. Ensemble, elles ont monté un groupe de travail, auquel a rapidement été associée l'Afcome. Objectif : mettre en place un système de traçabilité, du fabricant à l'agriculteur. Aujourd'hui, le pilote est en phase de test chez quatre fabricants et cinq distributeurs. Celle-ci devrait se poursuivre jusqu'à fin 2017, pour un déploiement en 2018.

En pratique, le système repose sur une base de données commune où sont regroupées les informations. Le transfert des données est automatisé grâce à un connecteur, qui les reçoit du système informatique de l'entreprise. Plus en détail, à chaque produit est associé des données : n° de lot, quantité... Quand le produit passe d'une structure à l'autre, fabricant à distributeur, ou distributeur à distributeur, ou distributeur à agriculteur, le connecteur de l'entreprise, paramétré pour recevoir un certain type de données, va les récupérer, les crypter, et les envoyer dans la base. A un instant T, un acteur de la filière peut se connecter à la base et voir où sont les produits qui le concernent (mais pas les autres).

Une base de données mutualisée

Pour gérer cette base, « nous travaillons sur un système de gouvernance, avec l'Unifa et l'Afcome, explique Gilles Poidevin. L'idée c'est qu'il fonctionne de façon assez légère. » La mise en place de l'outil nécessite pour les entreprises d'installer le connecteur. « Ce n'est pas intrusif pour les systèmes informatiques des entreprises, précise Gilles Poidevin. C'est assez simple à mettre en oeuvre. Et la confidentialité est respectée. » Si le pilote est prêt, des points restent à caler, comme le vrac et les centrales d'achat par exemple. « Ce sera aussi le rôle de la phase test », ajoute Bruno Prépin, chez Agro EDI Europe.

Marion Coisne

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