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BIOAGRESSEURS Xyllela fastidiosa inquiète

Xyllela fastidiosa s'installe dans le xylème, qui permet la circulation de la sève brute constituée d'eau et de sels minéraux puisés dans le sol par les racines, provoquant des dessèchements.

Un cas a été découvert en Corse du Sud mi-juillet. Le point sur la bactérie, notamment sa transmission.

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Depuis plusieurs mois, la bactérie Xyllela fastidiosa fait trembler les producteurs d'olives. Elle a déjà fait deux apparitions sur le sol français : au marché de Rungis sur un plant de caféier en avril, et cet été, en Corse, sur un plant de polygale à feuille de myrte. Absente de l'Europe jusqu'à son importation en Italie en octobre 2013, elle est présente dans de nombreux pays sur le continent américain. Plus de deux cents espèces peuvent être touchées : café, vigne, prunus, agrumes, luzerne, chêne... Xyllela s'installe dans le xylème, où circule la sève brute. Les premiers symptômes sont proches des flétrissements. Et il n'existe pas de moyen de lutte contre la bactérie. « Il y a deux mécanismes de transmission, explique Thierry Candesse, à l'Inra de Bordeaux. Par le matériel de plantation, ou par des insectes vecteurs. Ils vont s'alimenter sur une plante infectée et retiennent la bactérie au niveau du début de l'oesophage », contaminant par la suite d'autres plantes. Pour l'instant, un seul insecte vecteur est connu en Europe, de façon certaine : philaenus spumarius, le cercope des prés. « Mais on va vraisemblablement découvrir de nouvelles espèces », estime Thierry Candesse. Xyllela n'étant pas présente en Europe, elle va rencontrer de nouveaux insectes et plantes, créant des situations inédites, d'où ce degré d'incertitudes à l'heure actuelle.

Etre vigilant sur les plants

« Depuis longtemps, on conseille les producteurs sur le choix des plants et des pépiniéristes, relate Christophe Bonnemort, directeur général de la Cavale, coopérative de Limoux (Aude) qui collecte et transforme 50 à 100 t d'olives par an. En mars, on a communiqué auprès des adhérents pour les inciter à être vigilants sur les origines des plants, et en mai on a fait un point sur la bactérie dans notre bulletin technique. Il y a aussi des formations avec la chambre d'agriculture de l'Aude. Mais on n'est jamais à l'abri par exemple d'un amateur qui décide de planter deux hectares autour de sa maison, avec des plants contaminés. »

Marion Coisne

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