BETTERAVES SUCRIÈRES Gagner en performance

« En 2005, nous obtenions en France un rendement en sucre supérieur de 2,5 t/ha en moyenne à ceux des autres bassins de production de betteraves les plus compétitifs en Europe. En 2013-2014, nous n'avions plus qu'1,5 t/ha d'avance sur eux, explique Hervé Nouvellon, directeur betteravier Tereos France, au cours de la journée Carrefour de l'innovation organisée par le groupe sucrier le 29 mai à Lasalle-Beauvais (Oise). Nos rendements continuent à progresser, mais nous sommes en train d'être rattrapés par nos voisins. » Pour tenter de redonner un nouveau souffle à la productivité par hectare, Jean-Michel Chassine, directeur du service agronomique de Tereos propose aux agriculteurs de semer tôt, soigner le travail du sol en ayant recours pour certains, au labour d'hiver plutôt que de printemps... et surtout d'optimiser l'apport d'azote indispensable à une implantation rapide de la culture, mais aussi responsable de baisse de richesse de 0,3 à 0,4 point en cas de surfertilisation. Pour accroître la teneur en sucre, son collègue Alexis Tordeur ne suggère rien de révolutionnaire, mais plutôt une addition de petites améliorations qui mises bout à bout, peuvent faire gagner à la récolte 1 à 1,5 point de teneur en sucre. Il cite, par exemple, l'intérêt des variétés riches, de la protection foliaire, des Cipan ou d'une bonne gestion de l'irrigation.

La performance économique et environnementale dans les champs peut aussi passer par une pulvérisation sur le rang des herbicides avec des buses à angle fermé, l'apport d'azote en localisé qui permet de réduire les apports de 15 à 20 %, ou les Cipan. Une association crucifère-légumineuse, vesce ou trèfle d'Alexandrie par exemple, permet d'économiser environ 25 unités d'azote. Pour améliorer ses performances à l'usine cette fois, le groupe sucrier est intéressé par l'accroissement de la richesse en sucre des betteraves livrées et par l'allongement des durées de campagne qu'il prévoit de faire passer de 90-100 jours actuellement, à 130 jours. « Nous étudions pour cela plusieurs pistes, note Adrien Gosset, responsable du dossier conservation en silos, ne pas arracher trop tôt, réduire les blessures des betteraves par un scalpage moins fort des racines et une limitation des chocs, une meilleure gestion des risques maladies des racines, enfin une bonne protection des silos contre le gel, par leur paillage ou un bâchage mécanisé. »

Blandine Cailliez