ALIMENTATION ANIMALE Les prix résistent
Une certaine inertie du prix des aliments est observée, alors que les matières premières sont baissières.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les éleveurs s'impatientent. Les cours du blé, du maïs, du tourteau de soja décrochent, mais les aliments sont encore à un certain niveau. « L'alimentation animale est une industrie à faible valeur ajoutée, 80 à 85 % du prix de l'aliment étant constitué de matières premières. Quand les cours augmentent, ceux de l'aliment augmente, quand ils diminuent, l'aliment diminue », balaye Alain Guillaume, président du Snia. « Mais il est vrai qu'il y a toujours un décrochage moins rapide pour l'aliment composé que pour les matières premières », commente Jean-Luc Cade, président de Coop de France Nutrition animale (voir infographie). Et d'évoquer une certaine inertie due au fait que tout n'est pas formulé en prix spot. « Comme on a des couvertures, il va y avoir un atterrissage en douceur, on a d'ailleurs amorcé cette période d'atterrissage, informe-t-il. Et si l'on regarde les prix des matières premières en moyenne mobile sur six mois, on s'aperçoit que les deux courbes ont exactement les mêmes tendances. »
Si la baisse des prix des céréales redonne le sourire aux fabricants d'aliments, car vraisemblablement, ils auront le choix, la fabrication d'aliments reste toujours orientée à la baisse : - 0,5 % en général pour la campagne 2013-2014, même s'il y a des disparités entre les bovins (+ 2,8 %), les volailles (- 1 %) ou les porcs (- 3,4 %). Sur cette dernière catégorie, la déprise est généralisée à toutes les régions françaises.
Le porc toujours malmené
A noter, néanmoins, que la baisse des aliments porcs est compensée par une production tendancielle plus élevée d'aliments complémentaires. « Les éleveurs utilisent davantage que par le passé les céréales à la ferme et donc achètent plus d'aliments complémentaires pour compléter la ration », justifie Alain Guillaume. Quant à l'embargo russe, « on n'est qu'au début des difficultés, soupire Jean-Luc Cade. Même si l'embargo politique trouve une issue, il reste l'embargo sanitaire ».
Renaud Fourreaux
Pour accéder à l'ensembles nos offres :