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La météo fait reculer les ventes

Le tournesol s’est moins semé ce printemps en raison des pluies, ce qui a fait régresser le marché. Une baisse est aussi prévue en 2025, avec des pénuries de semences annoncées pour certaines variétés.

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Les mauvaises conditions météo au printemps 2024 ont perturbé les semis de tournesol, avec un décalage de trois semaines à un mois par rapport à une année classique. Certaines parcelles n’ont pas pu être semées. Au final, environ 800 000 hectares ont été emblavés, soit un recul de 5 à 7 % comparé à 2023. Le report des surfaces de céréales non implantées à l’automne 2023 n’a pas profité à l’oléagineux. Par ailleurs, « le marché, très dynamique après le Covid, est redescendu et a moins incité à emblaver du tournesol ce printemps, observe Alexis Verniau (RAGT semences). Avec la faible production 2024, les cours tendent toutefois à remonter. » La plus forte baisse de la sole a été enregistrée dans le quart Nord-Est (- 30 %). Le Sud-Ouest perd moins (- 5 à - 6 %), le Centre et les Pays de la Loire sont stables. Le taux de resemis est encore élevé cette année (8 à 9 %), du fait des dégâts de pigeons, limaces et taupins.

La collecte a ensuite été pénalisée par les pluies de l’automne qui ont ralenti la maturation des plantes et rendu les conditions de récolte compliquées. Environ 20 à 25 % des tonnages ont été perdus, certains champs n’ont pas pu être récoltés. « Certains agriculteurs ont même dû ensiler ou broyer les tournesols car la priorité allait aux semis de céréales », relate Sylvain Lascabettes (Syngenta).

Hausse des oléiques et des précoces

Les variétés oléiques progressent et représentent désormais 81 % des semis, les 19 % restants étant des linoléiques. « La demande des acheteurs en oléique s’intensifie, observe Hervé Ancillon (Limagrain). Cela devrait être encore plus le cas en 2025, puisque la production d’Europe centrale a été mauvaise du fait de la sécheresse. » « La prime à la graine oléique devient importante car elle devient rare sur le marché, confirme Alexis Verniau. Des structures qui font du linoléique, dans le Centre notamment, se posent la question de basculer en oléique car l’attractivité en prix pour ce débouché est plus intéressante. »

Par ailleurs, le marché continue de se recentrer sur le créneau charnière précoce à demi-précoce, plus souple pour tous les bassins de production. Les variétés très précoces ont diminué, car utilisées dans les zones nouvelles où les surfaces ont fortement reculé. Autre point marquant : la forte progression des variétés rendues tolérantes aux herbicides (VRTH), notamment celles tolérantes au tribénuron-méthyl (technologie SX) qui augmentent de 9 %. Une hausse qui serait liée à la présence de plus en plus importante des chardons dans les parcelles. Les tournesols issus de la technologie Clearfield Plus (tolérance à l’imazamox) progressent de 1,6 % au détriment de Clearfield (- 2,2 %).

Pénuries pour 2025

Les parcelles de multiplication ont aussi subi les conséquences des excès d’eau, avec beaucoup de semences à surveiller sur les aspects dormance et faculté germinative. Parfois, comme en Poitou-Charentes, des parcelles ont été broyées. Des pénuries sont ainsi attendues pour certaines variétés, dans tous les créneaux de précocité. Le marché serait donc en recul de 5 points par rapport à cette année, selon les premiers échos. Les résultats de 2024 pourraient aussi décourager certains agriculteurs des zones non traditionnelles.

Syngenta domine

En 2024, Syngenta flirte avec les 34 % de parts de marché (en hausse), suivi par Pioneer qui progresse également à plus de 28 %. LG semences est stable à 15 %. Les autres intervenants voient leurs parts de marché reculer : RAGT semences (11 %), Lidea (7 %), Mas Seeds (4 %) et Semences de France (0,5 %).

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