Une belle dynamique
Après une baisse en 2018, les surfaces de tournesol ont bénéficié d’une embellie en 2019, qui devrait se poursuivre en 2020. Il devrait profiter des difficultés de semis du colza et surtout des céréales de cet automne.
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«Le tournesol a gagné 50 000 à 55 000 ha en 2019, surtout dans les régions Centre, Pays de la Loire, Est et Poitou-Charentes, note Hervé Ancillon, de Limagrain. Alors que dans le Sud, les surfaces ont légèrement baissé. On assiste à une sorte de rééquilibrage entre le nord et le sud. » « Le tournesol a profité des surfaces de colza non semées ou détruites au cours de l’automne », reconnaît Maxence Fauvin, de Pioneer. « La part des oléiques a fortement augmenté, boostée par une prime qui est montée entre 75 et 100 €/t », indique Hervé Ancillon.
« Les variétés résistantes à un herbicide sont restées stables, autour de 30 % du marché, mais c’est surtout dû à une rupture de disponibilité dans certains hybrides », note Erwan Bougouin, de Mas Seeds. Selon les semenciers, ce marché se segmenterait en 10-14 % pour les Expressun, 13-14 % pour les Clearfield et 4 % pour les Clearfield Plus, avec une tendance à l’utilisation des Expressun dans les zones à chardons, et des Clearfield dans celles à ambroisie. « L’oisellerie représente, quant à elle, 2 à 3 % du marché », précise Samuel Dubois, de RAGT. « Le taux de ressemis a été un peu plus faible que d’habitude, autour de 4 % », note Erwan Bougouin.
Nouvelle hausse attendue
Qu’en sera-t-il en 2020 ? « Cet automne, le colza n’a pas retrouvé les couleurs qu’il avait connues avant la dernière campagne, et de gros questionnements entourent la sole de céréales d’hiver », constate Maxence Fauvin. « Les rendements 2019 n’ont pas été excessifs, mais la valorisation économique a été intéressante pour les producteurs », assure Sylvain Lascabette, de Syngenta. « D’après nos premières estimations, les surfaces pourraient gagner 5 % cette année, tout dépendra des derniers semis de céréales », prévient Alain Baqué. « Elles pourraient monter au-delà de 630 000 ha, même si la prime oléique revient entre 55 et 75 €/t », avance Hervé Ancillon. Même estimation chez RAGT, autour de 5 % de hausse. « Comme en 2019, il risque d’y avoir une certaine tension sur la disponibilité en semences pour certaines variétés », ajoute Samuel Dubois. « La barre des 80 % d’oléique pourrait être franchie », note Alain Baqué.
La variété la plus vendue en France serait SY Arco, selon l’un des panels, ou Buffalo, selon un autre. Parmi les leaders figurent aussi Talento, P64HE118 ou Rialto. Côté firmes, Syngenta conforte sa première place, avec 28 % de part de marché, devant le trio Limagrain, Euralis semences et Pioneer, autour de 15-16 %, suivis de RAGT, 13 %, et Mas Seeds, 10,5 %. Puis arrivent Caussade, Semences de France, 2 %, Panam et Saaten-Union.
Blandine Cailliez
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