Semences de tournesol Le tournesol a le vent en poupe
Après une hausse conjoncturelle en 2020, les surfaces de tournesol sont en recul, mais se sont stabilisées à un niveau nettement supérieur à celui de 2019.
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«Les surfaces de tournesol ont baissé en 2021, mais elles avaient augmenté pour des raisons “extraordinaires” en 2020, souligne Sylvain Lascabettes, de Syngenta. L’automne précédent, les colzas avaient reculé et les agriculteurs avaient eu de grosses difficultés à semer leurs céréales à paille. Malgré une baisse de 10 % en 2021, les superficies de tournesol sont restées nettement supérieures à celles de 2019. » « Les surfaces ont surtout progressé dans le Nord et le Nord-Est », note Samuel Dubois, de RAGT. « Elles ont notamment diminué dans le Sud-Ouest, là où le tournesol avait été touché par de fortes attaques de mildiou en 2020 », précise Élodie Batut, de Pioneer.
« La part des oléiques est très légèrement en retrait, mais reste fortement majoritaire », relève Erwan Bougouin, de Mas Seeds. « L’oléique est une spécificité française tirée par les industriels qui l’utilisent en substitution à l’huile de palme, ajoute Sylvain Lascabettes. En Ukraine et Russie, il ne représente que 10 % de la production. » Quant aux hybrides tolérants à un herbicide, leur part reste stable depuis trois ans, autour de 30 %, environ 60 % pour les Clearfield et Clearfield Plus, et 40 % pour les ExpressSun et autres variétés tolérantes au tribénuron-méthyle.
« Le bio continue à progresser, sa part est supérieure à 7 %, pointe Célénie Besse, de Lidea. En 2022, elle va encore augmenter car c’est la fin de la dérogation pour l’utilisation en bio de semences conventionnelles non traitées. Les agriculteurs bio vont être obligés d’utiliser des semences bio. »
« Il est difficile de se prononcer sur les surfaces de tournesol en 2022, reconnaît Élodie Batut. Celles de colza ont augmenté de 12 % à l’automne, celles de céréales semblent stables, mais le tournesol est une culture peu gourmande en azote, il peut tirer son épingle du jeu. » « Les rendements sont plutôt bons », reconnaît Erwan Bougouin. « Ils atteignent même le record de 30 q/ha, après celui de 2017, à 27 q/ha, précise Sylvain Lascabettes. Les prix à la récolte ont aussi été élevés. Tous les feux sont au vert, les surfaces devraient progresser, mais le tournesol peut servir de variable d’ajustement. » « Nous pensons qu’il peut rester au moins stable, voire augmenter de 1 à 5 % », estime Célénie Besse. « Les surfaces pourraient gagner 15 000 à 25 000 ha », juge Hervé Ancillon, de LG semences.
Idillic, premier hybride cultivé
Côté entreprises, l’année est marquée par l’organisation du groupe Lidea en deux marques, Lidea d’une part, et Caussade Semences Pro, d’autre part. En 2021, c’est d’ailleurs l’hybride Idillic de Lidea qui est arrivé en tête des variétés cultivées en France, avec plus de 40 000 ha, devant SY Arco et SY Celesto de Syngenta. Syngenta conforte sa place de leader, avec 32, 5 % de part de marché devant quatre semenciers qui se situent dans un mouchoir de poche, Pioneer, à un peu plus de 15 %, LG semences, 15 %, Lidea (Caussade compris), 15 %, et RAGT, 13,5 %, devant Mas Seeds 8 %, Semences de France et Panam.
Blandine Cailliez
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