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Biocontrôle Biotalys et ses protéines favorisent la durabilité alimentaire

« On participe à une agriculture durable qui assure la sécurité des producteurs, la sécurité alimentaire et préserve l’environnement », affirme Patrice Sellès, directeur général de Biotalys.

Grâce à sa technologie inédite en agriculture, la société belge Biotalys développe des solutions de biocontrôle à base de protéines.

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La société Biotalys développe des solutions de biocontrôle grâce à une technologie inédite reposant sur des protéines. Née en 2013 à la suite d’un « spin off » du VIB, l’institut flamand de la biotechnologie, elle est depuis juillet 2021 cotée à l’Euronext de Bruxelles, à hauteur de 210 M€. « Nous sommes une grosse start-up de 70 collaborateurs. Notre ambition est de réduire le gaspillage alimentaire et de favoriser la durabilité de la production alimentaire, on s’inscrit vraiment dans une alimentation qualitative, résume Frédéric Grimault, directeur commercial et marketing pour l’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie Pacifique. On se positionne davantage comme une société de protection de l’alimentation et non pas des cultures, car nous agissons également après la récolte. »

Une technologie inédite

Biotalys développe actuellement des biofongicides, bio-insecticides et biobactéricides grâce à une technologie inédite en agriculture, mais déjà utilisée en santé humaine, reposant sur des protéines utilisant les informations d’anticorps produits par le lama. « Le VIB a découvert que le lama a un système immunitaire extrêmement développé, il a la capacité de créer des anticorps spécifiques à beaucoup d’antigènes, notamment à des pathogènes des plantes », explique Frédéric Grimault. Les séquences codantes de ces protéines sont copiées et insérées dans des levures pour leur multiplication et production à grande échelle. « Avec cette technologie, on s’inscrit bien dans le Green Deal et la volonté européenne de réduire de 50 % l’usage des pesticides chimiques à horizon 2030, affirme Patrice Sellès, DG de Biotalys depuis juillet 2019. On participe à une agriculture durable, qui assure la sécurité des producteurs, la sécurité alimentaire et préserve l’environnement. »

Biotalys développe ses solutions grâce à sa plateforme de biocontrôle, Agrobody Foundry, qui repose sur des laboratoires appartenant à Biotalys ainsi que sur un réseau d’entreprises partenaires. Biotalys peut ainsi faire de la recherche ciblée, réaliser des essais sur le terrain, faire de la production d’essais, réaliser des procédures d’enregistrement et, par la suite, de la production industrielle. « Je n’ai jamais vu une plateforme comme celle-ci, on a la capacité de créer des molécules biologiques dont le développement est plus court mais aussi moins coûteux qu’à la normale. On a la capacité de mettre une solution sur le marché en huit ans », se réjouit Frédéric Grimault.

Arrivée prévue en 2025

La technologie Agrobody a permis de développer un pipeline de sept produits candidats dont cinq biofongicides. Evoca, qui permet de lutter contre le botrytis et l’oïdium en vigne, fraise, tomate et cucurbitacées, sera le premier à arriver sur le marché. Il devrait d’abord être lancé en 2022 aux États-Unis, avant d’aborder ensuite le marché français, d’ici fin 2024, où il devrait être intégré à la liste biocontrôle. « Avant cela, on va faire un prélancement, l’idée est de faire un étalonnage du marché avec des partenaires distributeurs et sur des segments très particuliers », explique Patrice Sellès.

En octobre 2021, la société a reçu 5,14 M€ de la fondation Gates pour développer un biofongicide contre le cercospora canescens, ravageur du niébé, haricot cultivé en Afrique. « Ils sont venus nous chercher, et non pas l’inverse. C’est une vraie validation du potentiel de notre technologie Agrobody », se félicite Toon Musschoot, directeur des relations investisseurs et de la communication.

Lucie Petit

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