Nutrition animale en Bretagne : Nutrinoë déplore un début 2021 délicat
La fabrication bretonne d’aliments s’est maintenue l’an dernier, mais peine désormais dans un contexte de prix de matières premières élevées, même si le segment bovins poursuit sa progression. Un constat qui ressort de l’assemblée générale de Nutrinoë qui s’est tenue le 9 juillet.
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Le 9 juillet, au château d’Apigné (Le Rheu, Ille-et-Vilaine), s’est tenue l’AG de Nutrinoë qui fédère les entreprises bretonnes de la nutrition animale. L’occasion de faire le point sur la situation du secteur. Avec une légère hausse de 0,2 %, le tonnage des aliments fabriqués par les adhérents de Nutrinoë reste stable dans la première région française avec 7,75 Mt. En y ajoutant les Pays de la Loire (3,73 Mt, à − 0,4 %) et la Normandie (0,76 Mt, à + 1,03 %), le Grand Ouest dans son ensemble pèse 12,25 Mt, soit près de 59 % des productions nationales.
Cette zone domine largement le marché national des aliments pour porcs (80 % des productions françaises), dindes (76 %), lapins (61 %), poulets (58 %), pondeuses (51 %) et bovins hors mash (51 %), même si elle est moins dominante pour les palmipèdes (40 %) où elle a pourtant tenté une percée après plusieurs épisodes d’IA qui ont frappé le Sud-Ouest, les mash (40 %) et les ovins/caprins (17 %).
Dur pour les porcs et les volailles
En 2020, la Bretagne reste stable en porc, progresse en bovins (+ 3,2 %) et régresse en volailles (− 0,8 %). Ce sont principalement les canards qui se replient avec le retour sur le marché des produits du Sud-Ouest.
La tendance pour les cinq mois de 2021 est un peu différente avec − 1,2 %. Les bovins progressent encore (+ 9,4 %), tirés par les vaches laitières, la faible pousse de l’herbe en tout début de printemps et le report des achats des éleveurs vers les aliments dans un contexte de prix élevés du soja. Les porcs reculent avec la réduction des importations chinoises et la concurrence européenne (− 2,6 %). À noter la dégradation des aliments pour truies, ce qui signe une décapitalisation inquiétante dans les élevages. Cette année, les volailles accusent toujours un repli (− 1,2 %) : cette fois-ci, ce sont surtout les dindes qui battent de l’aile (− 15,4 %).
Un panier moyen qui a pris plus de 60 €/t
Les fabricants d’aliments restent très inquiets face aux évolutions des marchés des matières premières, avec un panier moyen qui a pris plus de 60 €/t depuis septembre, car même si la situation se calme un peu sur les tourteaux, ils restent chers et les céréales, notamment le maïs, ont explosé. « Les éleveurs connaissent des tensions dans leurs trésoreries et, dans ce cas, c’est toujours le fabricant d’aliments le premier exposé », souligne Hervé Vasseur, président de Nutrinoë.
Yanne BolohPour accéder à l'ensembles nos offres :