65 % des agriculteurs prennent en compte les risques de résistance aux phytos
Selon notre baromètre Agrodistribution-ADquation, 65 % des agriculteurs prennent en compte les risques d’apparition de résistances aux produits phytos. Un résultat encourageant face à l’ampleur du problème, notamment en Bourgogne. Vincent Vaccari, de Dijon céréales, témoigne.
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Près de deux tiers (65 %) des agriculteurs déclarent prendre en compte les risques d’apparition de résistances lors du choix de leurs pratiques culturales, révèle notre baromètre Agrodistribution-ADquation. Cette proportion est stable par rapport à 2018. À noter qu’elle est plus élevée chez les agriculteurs en grandes cultures (88 %, dont 45 % de « oui absolument »), chez ceux ayant 150 ha ou plus de SAU (83 %, dont 43 % de « oui absolument ») et dans l’Ouest (72 %).
Près d’un tiers affirme, quant à eux, ne pas prendre en compte ces risques de résistances, dont 22 % de déclarations fermes. On note que les éleveurs (44 %), ceux ayant moins de 100 ha de SAU (40 %) et ceux de la région Sud (37 %) sont plus nombreux à tenir ce discours. Et pourtant, la gestion des résistances peut devenir un enjeu majeur, comme en témoigne la coopérative Dijon céréales.
« Ça va dans le bon sens »
Vincent Vaccari, animateur du Club Agro-Eco de Dijon céréales. © A.-M. LAVILLE
Concernant les adventices résistantes, le problème a pris de l’ampleur en Bourgogne, si bien que l’on se demande s’il existe encore des parcelles portant des vulpins sensibles aux sulfonylurées ! Vincent Vaccari, animateur du Club Agro-Eco de Dijon céréales, a constaté une nette évolution chez les adhérents. « Il y a dix ans, l’agriculteur prenait conscience du problème de résistance dans une parcelle quand il était au pied du mur et que le mal était fait. Aujourd’hui, on constate un changement. Quand un céréalier a dû retourner une parcelle ou s’il a perdu 20-30 quintaux à cause d’une grosse pression de vulpins et de ray-grass résistants, ça le fait réagir. En Haute-Marne, là où on arrive à des impasses, les semis sont maintenant retardés du 15-20 septembre au 5-15 octobre. »
L’effet du décalage de semis est confirmé par les essais pluriannuels, sur des parcelles à fortes densités d’adventices résistantes. Pour bâtir le programme herbicide, Dijon céréales demande à ses technicos de bien interroger chaque client sur le passé de toutes ses parcelles, car les agriculteurs ont la mémoire courte. « Notre discours, c’est qu’il faut adapter le raisonnement de la date de semis à chaque parcelle, ajoute Vincent Vaccari. Malheureusement, un agriculteur qui a une centaine d’hectares de blé sème souvent tout en deux jours. Sur une parcelle à problème, il faut qu’il ait le déclic de la semer en décalé. La mise en pratique est encore difficile pour certains, mais ça va dans le bon sens ! »
Anne-Marie LavillePour accéder à l'ensembles nos offres :