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Alimentation animale : la production française recule encore

Les fabricants français d’aliments pour animaux enregistrent une baisse de 1,3 % des tonnages en 2021 et une augmentation de 50 % de leur panier de matières premières depuis 2020. © Y. BOLOH

Avec un volume en retrait d’un peu plus de 1 % en 2021, l’industrie française de la nutrition animale a perdu environ 350 000 t. L’équivalent de cinq usines moyennes et cela sans en fermer aucune, relève François Cholat qui nous a commenté ces premiers chiffres le 18 février.

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Les premières statistiques du Snia et de LCA Nutrition animale sont tombées le 17 février : la fabrication française d’aliments pour animaux a perdu en 2021 aux environs de 1,3 % en volume, soit quelque 350 000 t. Les chiffres définitifs, intégrant les plus petits sites, devraient être connus dans quelques semaines mais la tendance est bien là.

« Notre métier a montré sa résilience »

« Cela représente le tonnage de cinq usines de taille moyenne, compare François Cholat, président du Snia, contacté le 18 février. Et pourtant, nous n’en avons fermé aucune car les baisses se sont réparties et notre métier a montré sa résilience. Mais nous avons besoin de volume pour conserver notre viabilité. »

Outre les difficultés de l’élevage, dont le porc soutenu par un plan national bienvenu aussi pour soulager les fabricants d’aliments car les éleveurs vont pouvoir réduire les encours, la nutrition animale est prise dans l’étau de la flambée des cours.

L’ingéniosité bridée par les disponibilités et les cours

« Depuis l’été dernier, nous avons souffert de ruptures ou de quasi-ruptures sur des produits aussi variés que l’urée, les pulpes de betterave et le soja PCR (non OGM). Les prix continuent à croître. On nous annonce une détente sur le soja PCR par exemple, mais si la prime qui était montée à 300 €/t est redescendue aux environs de 200 €, elle reste beaucoup plus haute que les 80 € qu’elle affichait il y a deux ans ! »

La reformulation a permis d’économiser 30 % de soja PCR, mais l’ingéniosité dont font preuve les formulateurs est de plus en plus bridée par les disponibilités et les cours. « Depuis janvier 2020, notre panier matières premières a augmenté de 50 % et nous n’avons aucune visibilité sur le futur », souligne le président. Certains des clients de l’entreprise familiale qu’il dirige ont ainsi abandonné leur troupeau laitier, d’autres qui étaient en bio repassent en conventionnel en raison de l’incertitude de la production et des marchés.

La contractualisation, une vraie voie d’avenir

« En France, nous sommes bien placés pour produire de la qualité. Nous sommes aussi capables de produire du conventionnel à un prix correct, mais nous avons besoin de protections face aux importations. » Pour lui, la contractualisation à tous les maillons de la chaîne d’EGalim2 est une vraie voie d’avenir pour la reconquête de notre marché intérieur. Encore faut-il qu’elle se mette réellement en place.

Yanne Boloh

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