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L’alimentation animale bio s’interroge sur son autonomie protéique

Les pondeuses bio dépendent pour leur consommation à 98 % des fabricants d’aliments. © Y. BOLOH

Pour assurer un développement cohérent et pérenne des grandes cultures bio françaises capables d’assurer l’alimentation des animaux, le cabinet d’étude Céréopa a établi, à la demande de La Coopération agricole, l’état des lieux de l’approvisionnement des cheptels bio français, présenté mi-novembre.

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La France n’est pas autonome en protéines végétales pour son cheptel bio. Si l’offre en céréales bio rattrape la demande, que les mélanges dans les cultures bio progressent ainsi que les surfaces fourragères bio, l’Hexagone est clairement en retard dans les surfaces d’oléoprotéagineux bio.

Voici un des premiers constats de l’étude réalisée par le Céréopa à la demande de La Coopération agricole, sur l’approvisionnement des cheptels bio français. Les résultats de la première phase de l’étude l’état des lieux à partir des données 2019-2020, soit avant la baisse de production de 2022 ont été présentés mi-novembre.

64 % des concentrés, 70 % des protéines couverts par les fab

Les besoins en concentrés sont d’environ 1 Mt (aliments fermiers et aliments du commerce). La filière œufs représente 38 % de cette demande, suivie du lait, 23 % (poulets, porcins et petits ruminants en consommant chacun 11 à 12 %), et les bovins viande, 5 %. L’ensemble des ruminants compte donc pour 40 % du total des volumes de concentrés nécessaires.

Avec 610 000 t d’aliments bio (données 2019), les fabricants d’aliments du bétail (fab) fournissent 64 % des concentrés mais 70 % de la couverture protéique (hors fourrages et pâturage). Les céréales représentent 73 % des matières premières des aliments fermiers, contre 49 % pour les aliments des fab. À noter que les pondeuses consomment principalement des aliments du commerce (98 % des volumes), au contraire des caprins par exemple (91 % d’aliments fermiers).

L’autonomie protéique française en bio atteint 69 %

L’autonomie alimentaire des concentrés du cheptel bio français est de 80 % (72 % en fab et 93 % en aliments fermiers). L’autonomie protéique est inférieure : 69 % au total (62 % pour les fab, 87 % pour les aliments fermiers, moins exigeants).

La hausse de la demande en protéines liée à la hausse du cheptel (principalement de poules pondeuses et de vaches laitières) passe par une hausse de l’utilisation des tourteaux de soja et l’augmentation des importations (tourteaux mais aussi graines, triturées en France). « Nous estimons à 18 % les tourteaux de soja issus de graines françaises dans le total du soja consommé », précise Patricia Le Cadre, du Céréopa. 90 % de ces tourteaux de soja sont incorporés par les fab, contre 10 % en direct élevage. Le trio maïs/tourteaux de soja/triticale totalise 48 % des matières premières mises en œuvre dans les usines bio.

Yanne Boloh

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