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3 cultures en 2 ans : un verre à moitié plein

Le soja et le tournesol seraient les cultures dérobées les plus adaptées en Occitanie, à condition d'avoir accès à l'eau.

Les chambres d’agriculture d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine ont présenté les résultats, entre opportunités et freins, de leur étude sur les cultures dérobées, menée en partenariat avec Arterris et Océalia.

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Les optimistes diront qu’il y a de bonnes pistes, les pessimistes que les obstacles à lever sont lourds. Voilà ce qui peut ressortir de la restitution du projet « 3 cultures en 2 ans », mené par les chambres d’agriculture d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine, en partenariat notamment avec Arterris et Océalia. Quatre ans et demi de travail, sur les deux régions, tant chez des agriculteurs que dans cinq stations expérimentales. Des simulations ont également été réalisées.

Capter de l’azote… et de la marge

Côté pile, donc, des opportunités. À commencer par des gains économiques. Ainsi Hubert Deltrieu, agriculteur à Carcassonne (Aude), témoigne : « Au départ, j’ai fait des cultures dérobées parce que j’avais besoin de rentrer plus de marges sur l’exploitation. » En effet, souligne Sébastien Minette, ingénieur à la chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine, « si elles font moins de rendement que les cultures principales, ces cultures peuvent quand même avoir un intérêt économique ». Autre argument favorable : « Nous avons pu vérifier que ces cultures dérobées sont aussi efficaces que les couverts végétaux pour capter l’azote à l’automne et limiter les fuites de nitrate dans les aquifères. »

Pour chacune des espèces étudiées (principalement soja, tournesol et sarrasin), le projet propose d’ailleurs un outil d’aide à la décision pour les agriculteurs : « En fonction du prix de vente et du prix des intrants, ils savent à quels rendements ils doivent arriver pour s’en sortir », résume l’ingénieur.

En Nouvelle-Aquitaine, sarrasin et cameline feraient de meilleures cultures dérobées. ( © Chambres d'agriculture)

L’eau, facteur limitant

Cela dit, les freins à lever peuvent être importants. « Sans eau, ces cultures sont compliquées », regrette Jean-Luc Vergé, conseiller à la chambre d’agriculture de l’Aude. Par ailleurs, les semis doivent être réalisés le 15 juillet au plus tard.

Bref, les cultures dérobées sont à envisager de façon « opportuniste », si des moissons précoces le permettent. Et puis, conclut l’ingénieur, « la dernière contrainte, ce sont les filières de commercialisation qui manquent souvent ».

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