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ALIMENTATION ANIMALE Vers un abaissement des seuils de mycotoxines

Alors que la réglementation se durcit, la vigilance est accrue pour la récolte 2024 concernant les DON, T2 et HT2, produites par les Fusarium, dont le développement a été favorisé par une météo printanière très humide.

La révision des seuils réglementaires de mycotoxines dans les matières premières destinées à la nutrition animale et dans les aliments composés devrait être publiée avant l’automne.

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Après le règlement UE 2024/1022 du 8 avril 2024 fixant de nouvelles teneurs maximales en déoxynivalénol (DON) pour les denrées alimentaires (par exemple 1 mg/kg pour le blé tendre et l’orge), c’est au tour de l’alimentation animale d’être bientôt concernée. Les matières premières et les aliments composés vont en effet devoir respecter de nouveaux seuils maximums recommandés pour les mycotoxines, qui devraient être définis avant l’automne. C’est tout au moins ce qu’espère Frans Verstraete, en charge du dossier à la Commission européenne. Il intervenait lors de la journée de restitution d’Oqualim, le 30 mai, à Paris.

Cette année, la directive 2002/32, qui fixe les seuils pour les substances indésirables, devrait en tout cas être révisée avec, probablement, une division par deux des seuils pour les sclérotes d’ergot (comme pour les daturas) à 500 mg/kg. Devraient aussi être révisées les recommandations spécifiques aux mycotoxines (2006/576 et 2013/165).

« Plusieurs avis récents de l’Efsa ont montré que les connaissances s’affinent, notamment pour la sensibilité de certaines espèces », justifie le responsable. Au final, de nombreuses valeurs maximales seront revues à la baisse et de nouvelles matières premières seront concernées, avec des impacts divers selon les cas, au regard des analyses effectuées dans le cadre des plans d’autocontrôle de la nutrition animale mutualisés par Oqualim sur les cinq dernières années.

Hausse des non-conformités

Pour le DON, le seuil proposé pourrait passer de 8 à 4 mg/kg pour les céréales et leurs coproduits, de 12 à 8 pour les coproduits du maïs, de 5 à 1 pour les aliments pour volailles et de 0,9 à 0,7 pour les aliments pour porcs. L’abaissement des seuils augmenterait légèrement les non-conformités dans cette dernière catégorie : de 2,5 % sur les cinq dernières années à 4 %. Certains lots de céréales, maïs et coproduits deviendraient également non conformes (moins de 1 % des échantillons).

Autre exemple : les seuils recommandés en zéaralénone devraient passer de 2 à 1 mg/kg dans les céréales et leurs dérivés (excepté les coproduits du maïs) et à 2,5 mg/kg pour le soja. Néanmoins, tous les maïs analysés jusque-là étaient sous la nouvelle recommandation pour la zéaralénone. Et c’est le cas également pour les fuminosines. Pour l’ochratoxine A, ce sont 1,4 % des échantillons des plans depuis 2019 qui ont dépassé les 0,05 mg/kg, le potentiel nouveau seuil, sur orge et blé.

« Présomption de dangerosité »

Le choix de la Commission européenne s’est porté non pas sur des limites maximales, mais sur des seuils maximums recommandés, sauf pour les aflatoxines B1 et les sclérotes d’ergot qui restent dans la directive 2002/32. Qui dit seuils recommandés ne dit pas absence de contrôle pour autant : la détection d’une présence supérieure à ces valeurs entraîne une « présomption de dangerosité ». Une analyse des risques et une explication des mesures de maîtrise (par exemple une dilution des lots) devraient donc être demandées pour tout dépassement.

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