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La tomate à la CAPL, un concentré de diversification

Implantée sur un site de 80 000 m2, l’usine Le Panier Provençal a transformé 94 700 tonnes de tomates fraîches d’industrie en 2024.

Cinq ans après avoir repris l’usine de transformation de tomates de Tarascon, la CAPL a redressé la barre et s’oriente vers de nouvelles pistes de diversification dans le domaine de l’agroalimentaire.

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C’est un record. En 2024, Le Panier provençal, situé à Tarascon (Bouches-du-Rhône), a transformé 94 700 tonnes de tomates fraîches d’industrie. « C’est la plus importante usine de transformation française, annonce Patrice Florentin, DG de la Coopérative agricole Provence-Languedoc. Elle traite 60 % de la production tricolore à date. » Une véritable remise à flot pour ce site connu sous le nom de Provence Tomates, placé en redressement judiciaire en 2019. « Les producteurs nous ont appelés à la rescousse, expose-t-il. Nous avons décidé de les soutenir, car les produits issus de la tomate d’industrie disposent de réels débouchés. » La production (15 % en bio) est répartie sur plus d’un millier d’hectares, majoritairement en Camargue. Elle concerne une soixantaine de producteurs.

Des débouchés variés

Cette reprise s’inscrit dans la stratégie de diversification engagée depuis 2005. « À l’origine, notre activité reposait principalement sur l’approvisionnement, rappelle Patrice Florentin. Aujourd’hui, nous sommes acteurs dans plus d’une dizaine de filières différentes, et cette activité historique ne représente plus que 38 %. » Mais, avec la tomate d’industrie, le groupe a effectué ses premiers pas dans un secteur jusque-là inédit pour lui, l’agroalimentaire. L’usine fabrique de la purée et du concentré de tomates, et elle est par ailleurs la seule à proposer du triple concentré de tomates. Cet ingrédient, très dense et coloré, entre notamment dans la fabrication du ketchup.

La gamme dans son ensemble est commercialisée auprès d’industriels comme Liebig, Granini, Intermarché, Jardin bio, Sodebo, Marie, Cassegrain… « Auprès de nos clients, nous mettons en avant l’origine locale de notre production, souligne-t-il. Ceci crée de l’intérêt et apporte de la valorisation. Le prix payé aux producteurs a ainsi doublé entre 2019 et 2025, pour atteindre 140 €/ha. » Depuis la reprise, le site fabrique également de la purée et du concentré de pommes en prestation de service.

Un ketchup ultra-local

Toutefois, l’usine calée sur la récolte de tomates tourne uniquement de fin juillet à mi-octobre. Il faut donc aller trouver des sources supplémentaires de valorisation. La CAPL a ainsi repris en 2023 une autre entreprise en difficulté, la société Christian Potier, à Monteux (Vaucluse). Spécialisée dans la fabrication de sauces tomates, de tartinables, de sauces pour les fêtes et de marinades pour les bouchers, l’entreprise a changé de nom pour devenir La Cuisine provençale. « Nous développons aujourd’hui des recettes, dont des sauces tomates cuisinées en pots, élaborées à partir des purées et concentrés produits dans notre usine de Tarascon », détaille le dirigeant.

Cette année, le groupe a en outre lancé un ketchup pas comme les autres, puisqu’il contient du concentré de jus de raisin. Ce dernier provient de la production des adhérents de la cave coopérative de Sablet, absorbée par la CAPL en 2021. Les raisins sont concentrés à Tarascon, et le ketchup est cuisiné au sein de La Cuisine provençale. « C’est un produit local de A à Z. » Les débuts sont encourageants : trois tonnes ont été commercialisées à date auprès d’épiceries fines et d’hypermarchés de la région. Objectif : doubler le volume dès l’an prochain.

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