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Vivescia anticipe le réchauffement climatique

« Les cultures de printemps seront plus vulnérables que les cultures d’hiver », constate Damien Rousseaux, agronome chez Vivescia.

Vivescia évalue les conséquences du changement climatique pour les productions de ses adhérents à l’horizon 2030 et 2050 afin de travailler des leviers d’adaptation.

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Les prémices du réchauffement climatique (élévation des températures, printemps et étés plus secs…) ont poussé Vivescia à travailler avec Axa Climate, pour cerner l’impact sur les rendements et sur les résultats économiques, à l’horizon 2030 et 2050, par rapport à ceux de la période 1990-2020. Vingt zones pédoclimatiques ont été définies, pour lesquelles la filiale du groupe Axa a évalué l’évolution de la pluviométrie, la température, l’ETP et le rayonnement, en se basant sur le scénario du Giec le plus pessimiste mais le plus probable (+ 3,3 à + 5,7 °C d’ici 2100).

Ces tendances ont ensuite été appliquées sur les cultures présentes sur chaque zone. Si au total 18 ont été étudiées, le blé, l’orge, le colza, le maïs, le pois et le soja sont les principales. S’y ajoutent la betterave et la pomme de terre (pour lesquelles la coop vend des intrants) et des cultures plus minoritaires (chanvre, féverole, tournesol…).

Premiers résultats

Début janvier, les résultats étaient connus pour la Champagne crayeuse, zone à réserve hydrique et à potentiel élevés avec un nombre important de cultures, ainsi que pour le Barrois de l’Aube, zone à potentiel plus réduit et à assolement plus contraint. « Certaines cultures peuvent profiter du changement climatique, comme le blé tendre d’hiver qui pourrait légèrement gagner en rendement en 2030 en Champagne crayeuse puis retrouver quasiment le rendement actuel en 2050, relaye Damien Rousseaux, agronome chez Vivescia. Les cultures de printemps risquent en revanche de souffrir. » Il s’ensuit un impact économique, surtout pour les producteurs (voir ci-dessous).

Le choix variétal en priorité

Face à ces conséquences, l’objectif est de proposer des leviers d’adaptation afin de pérenniser le potentiel de production et maintenir le revenu des adhérents. Le choix variétal est le premier à actionner. « C’est celui qui nous a permis jusqu’à présent de nous adapter. » Autre solution : avancer les dates de semis des cultures de printemps pour éviter les températures échaudantes de fin de cycle, voire semer une plus grande part d’orge de printemps à l’automne « sous réserve que l’on ait encore des solutions pour gérer les adventices et les insectes ».

Vivescia étudie également un scénario selon lequel il serait possible d’irriguer des cultures de printemps comme le soja. De nouvelles cultures (lentille verte, pois chiche…) sont également testées, voire cultivées depuis quelque temps, de même que l’extension du soja hors de sa zone de culture actuelle. « On commence aussi à réfléchir au test de vraies nouvelles cultures non présentes dans la région (production arboricole, légumière…). »

Il faudra du temps pour que les agriculteurs s’approprient ces nouvelles préconisations. « Le changement de variétés se fait assez facilement. Celui des dates de semis est un peu plus difficile à intégrer. Implanter de nouvelles cultures demande encore plus de temps », conclut Damien Rousseaux.

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