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Le chanvre, une culture aux débouchés multiples

La Chanvrière compte 750 adhérents, répartis dans un rayon de 120 km autour de l’usine de Saint-Lyé (Aube), et qui cultivent et moissonnent près de 13 000 ha.

À l’occasion de la moisson du chanvre, qui se déroule à partir de la mi-septembre, Agrodistribution a rencontré et filmé les équipes de La Chanvrière. Installée depuis cinquante ans dans l’Aube, cette coopérative transforme chaque année 80 000 tonnes de paille de chanvre. Et une seconde usine va voir le jour.

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« Notre vocation est la mise en œuvre de solutions technico-économiques pour valoriser le chanvre de manière durable », présente Antoine Moussié, directeur général de La Chanvrière.

La structure, implantée à Saint-Lyé près de Troyes (Aube), cherche continuellement à innover pour « diversifier ses produits afin d’apporter de la valeur ajoutée au chanvre, mais surtout offrir une meilleure rémunération à ses producteurs ». Aujourd’hui, la coopérative compte 750 adhérents, répartis dans un rayon de 120 km autour de l’usine, qui cultivent près de 13 000 ha.

Semé au printemps, le chanvre ne nécessite pas d'apport de produits phytosanitaires. (© M. HILARY)

80 000 t transformées par an

Chaque année, l’outil industriel de La Chanvrière transforme 80 000 tonnes de paille. « L’étape clé, c’est le défibrage. Il consiste à frapper la paille avec des marteaux pour en libérer la fibre et la séparer du petit bois, appelé chènevotte », explique Alain Forjot, responsable de production au sein de la coopérative. À la suite du défibrage, 50 % des coproduits sont de la chènevotte, 30 % de la fibre et 20 % de la poussière.

« Notre outil industriel fonctionne exclusivement de manière mécanique. Aucun produit phytosanitaire n’est utilisé et nous n’apportons pas d’eau pour la réalisation de nos process », complète Antoine Moussié.

A gauche, de la fibre issue de la première étape de transformation et commercialisée à destination de l'industrie papetière. A droite, de la fibre longue affinée destinée à l'industrie vestimentaire. (© M. SOULE)

Fibre, chènevotte et poussière…

Une fois séparée du bois, la fibre est affinée. « Le peignage de la fibre permet de nettoyer les morceaux résiduels de bois pour avoir des fibres unitaires libérées plus fines, plus douces, qui sont utilisées pour des applications de type composite ou textile », détaille Alain Forjot.

Quant à la chènevotte, elle est conditionnée et commercialisée sous forme de litières et de pellets pour animaux, de paillage horticole ou de granulats pour le bâtiment. La poussière est également valorisée : elle est compactée pour former des briquettes pour combustion ou des pellets pour les animaux.

… Fabriquées au service des industriels

« La Chanvrière est un outil industriel au service des industriels. Notre volonté est donc de garantir en permanence une stabilité au niveau de la quantité, de la qualité et du prix », insiste Antoine Moussié.

En 2024, l’entreprise a dégagé un chiffre d’affaires de 47 M€. Il est généré à 38 % par le marché de la chènevotte, à 32 % par celui de la fibre et à 30 % par celui de la graine. Les deux tiers sont réalisés à l’export, principalement vers des pays européens.

Bien que moissonnée par les adhérents, le séchage et le calibrage de la graine sont sous-traités. Elle est ensuite vendue sur des marchés de type feed (oisellerie, pêche), alimentaires (graines alimentaires décortiquées, huiles, farines et protéines de chanvre) et cosmétiques (huile).

Moissonné à la mi-septembre, le chanvre est fauché quinze jours plus tard. (© M. SOULE)

Enfin, la fibre a des débouchés variés en fonction de sa qualité. « Dans 60 % des cas, notre fibre part pour l’industrie papetière », indique Antoine Moussié. Le reste est vendu au marché de la construction (béton de chanvre) et de l’industrie composite (plastiques, fibres techniques pour l’automobile). « Les fibres de haute qualité sont exportées vers les filatures d’Asie ou du Moyen-Orient pour alimenter l’industrie textile », conclut le directeur.

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