VU EN AUTRICHE Garant, la nutrition animale centralisée

Implantée au bord du Danube, l’usine Garant Tiernahrung de Pöchlarn est la plus grosse d’Autriche. « Construite en 1954, elle dispose d’une très grande capacité de stockage », pointe son dirigeant, Gerhard Bauernfeind, qui s’estime chanceux de pouvoir recevoir les matières premières par bateau de Rotterdam, mais aussi de Serbie par la route ainsi que par le rail. Ce dernier mode, plus vertueux, reste toutefois cher, mais le changement climatique, qui conduit à des périodes de basses eaux, pourrait le rendre plus intéressant à l’avenir. 20 % du soja utilisé est certifié « soja du Danube » et autrichien, c’est impératif dans les gammes volailles de chair et de ponte.

25 % de croissance en douze ans

Filiale de la centrale des coopératives RWA (Raiffeisen Ware Austria), qui est également active dans les pays limitrophes comme la République tchèque, la Serbie et la Croatie, l’entreprise possède trois usines en Autriche, son bateau amiral à Pöchlarn et ses deux sites d’Aschach et de Graz, toutes les trois situées dans les zones à plus forte concentration d’élevage, dans le Nord autour du Danube, et dans le sud-est du pays.

Si elles ont produit à elles trois 381 000 t par an en 2022 (contre 304 000 t en 2010), les marques de Garant sont apposées au total sur 210 000 t de plus : celles produites sous sa licence dans cinq usines de Unser Lagerhaus à Innsbruck, Hall et Klagenfurt, de Raiffeisenverband à Salzbourg et de Raiffeisengenossenschaft Osttirol à Lienz. C’est en 1989 que la marque Garant est devenue la marque commune à toutes les coopératives agricoles autrichiennes et en 1994 que les cinq autres sites ont été intégrés.

« Toutes les coopératives membres de RWA peuvent utiliser nos marques : nous assurons la formulation centralisée mais chaque coopérative peut pratiquer ses propres tarifs. Nous sommes distribués dans le réseau des magasins Lagerhaus, coopérative appartenant aux 80 coopératives de base et spécialisée dans l’agrodistribution, les matières premières, ainsi que la jardinerie et le marché du 'do it yourself' », explique le dirigeant (pour plus de détail sur Largerhaus, lire AD n° 324, pp. 60-61).

Le lin extrudé sous licence Valorex

« Nous avons aussi une activité de production de prémix et de minéraux à Pöchlarn et nous produisons des spécialités comme les additifs à base de polyphénol de la gamme Agromed, ainsi que les matières premières extrudées dans notre usine d’Aschach. Nous en utilisons pour nos propres gammes, notamment le lin extrudé sous licence Valorex depuis 2020, et nous en exportons comme notre Soy Pass à base de soja et notre RaPass à base de colza, permettant de sécuriser l’apport en protéines », détaille le directeur.

La palette des matières premières, qui viennent à près de 70 % du pays, se compose à 30 % de céréales, 14 % de tourteaux de soja, 22 % d’autres oléagineux et leurs coproduits, 21 % de coproduits du sucre et des céréales, 5 % de minéraux et 8 % d’autres produits (dont les acides aminés). « Nous bénéficions de disponibilités locales, de la part des autres coopératives de Lagerhaus pour les grains, des triturateurs de soja autrichien, et des laiteries, sucreries et brasseries autrichiennes pour les coproduits », complète le responsable.

La volaille dynamique

En alimentation animale, Garant déploie quatre marques principales : Garant Qualitätsfutter pour les aliments destinés aux bovins, porcins, volailles, ovins et lapins ; Garant Aqua pour les espèces aquacoles ; Pegus Horse Feed pour les aliments chevaux ; et Trophy Äsungsergänzung pour le gibier, notamment les cerfs des zones de chasse. Les animaux d’élevage terrestre composent la majorité des ventes, bovins (159 000 t) et porcs (98 000 t) en tête, la volaille n’arrivant qu’en troisième position (42 000 t) mais en croissance continue. « Les trois segments qui connaissent le plus de croissance sont clairement la volaille sur le marché intérieur, le poisson pour l’exportation, et le bio. Pour ce dernier, nous sous-traitons pour l’instant dans une unité spécialisée de Salzburg, mais que nous comptons réintégrer pour réduire les coûts », conclut Gerhard Bauernfeind.