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TENDANCES De l’ozone pour traiter les céréales stockées

Dans le cadre du projet Parhy, le silo Unéal de Moislains (Somme) va expérimenter pendant trois ans un dispositif d'injection d'ozone dans un séchoir hermétique.

Cet oxydant permettrait de s’affranchir des insecticides pour contrôler les ravageurs dans les unités de stockage. C’est en tout cas le pari que font quatre OS des Hauts-de-France.

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Le stockage des céréales fait face à différentes problématiques. La première : de plus en plus de ravageurs sont présents dans les cellules, comme les charançons, les sylvains ou encore les capucins. Une situation en partie liée au fait qu’il est de plus en plus difficile de refroidir les grains à la moisson et au mois de septembre qui est désormais souvent chaud. Parallèlement, même si des solutions émergent, de moins en moins de matières actives sont autorisées pour traiter ces ravageurs. Il reste seulement les produits K-Obiol (deltaméthrine + pipéronyl butoxide) et Pirigrain (pyrimiphos-méthyl). Par ailleurs, il faut du temps pour que ces produits soient efficaces, huit jours en moyenne.

Alternative au chimique

Autre constat : de plus en plus de labels « sans résidus de pesticides » ou « sans insecticides de stockage » se développent chez les industriels. « Nous devons donc avoir des solutions qui permettent de détruire les insectes sans laisser de résidus », affirme Maxime Thuillier, directeur céréales chez Unéal. L’ozone est dans ce contexte une alternative intéressante. Déjà employé pour traiter les eaux usées en station d’épuration, nettoyer les légumes, cet oxydant est beaucoup moins utilisé sous forme gazeuse.

C’est ce que proposent les partenaires (1) du projet Parhy (projet d’application d’ozone régulé pour l’hygiénisation céréalière), lancé le 21 septembre dernier dans les locaux d’Unéal. Le procédé est déjà employé par la meunerie Paulic, en Bretagne, qui purifie le blé (procédé Oxygreen) et propose la farine Qualista, garantie sans résidus de pesticides. Mais avec le projet Parhy, le procédé d’hygiénisation change totalement d’échelle. L’objectif est en effet d’atteindre un outil qui tourne à 100 tonnes par heure pour rendre viable son industrialisation.

Déterminer le protocole optimal

Des expérimentations vont donc être menées, durant trois ans, au sein d’un démonstrateur construit sur le site Urap de Moislains (Somme). « Il s’agit d’un silo en activité, situé sur le tracé du canal Seine-Nord Europe, au sein duquel nous allons greffer l’outil d’injection d’ozone », informe Maxime Thuillier. Objectif : déterminer le protocole optimal pour éliminer les insectes à différents stades de leur croissance (seuils d’injection, concentration d’ozone, débit…). « L’ozone va être injecté dans un séchoir hermétique qui fournit potentiellement de la chaleur si on a des lots froids qu’il faut réchauffer », explique-t-il. Le but est de faire en sorte que les insectes qui n’ont pas de trachée mais des synapses ouvrent ces dernières pour respirer le gaz. Le séchoir va assurer en même temps un mouvement des grains afin que les insectes se remettent en activité.

(1) Stolz (constructeur d’équipements pour l’agro-industrie), UniLaSalle, LCA Hauts-de-France et l’Urap (Union régionale Artois Picardie), composée des coopératives Unéal, Nat’Up, Cérèsia et du négoce Ternoveo, filiale du groupe Advitam.

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