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Fermes de Figeac s’ouvre sur Madagascar

Une délégation de Fermes de Figeac s'est rendue à Madagascar à l'automne 2023. Une potentielle visite de paysans malgaches dans le Lot est plus difficile à organiser.

Depuis deux ans, Fermes de Figeac travaille un partenariat de coopération avec une organisation paysanne malgache. Avec des apports, pour les deux parties, mais également des limites.

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«Ils attendaient de nous d’apprendre plein de choses, finalement nous avons le ressenti d’avoir beaucoup plus appris d’eux que l’inverse », témoignent Charlotte Brousse et Frédéric Figeac. Ces deux techniciens agricoles de Fermes de Figeac ont participé, à l’automne 2023, à un voyage d’études à Madagascar, avec sept autres représentants de la coopérative lotoise. Un séjour qui s’inscrit dans la convention de partenariat signée entre la structure française et Vifam-Fifata, une organisation paysanne de l’Alaotra Mangoro.

Pratiques agroécologiques

« Cette région est le grenier à riz du pays, déclare Adeline Dachary (photo), cheffe de projets photovoltaïques chez Fermes de Figeac, en charge de ce partenariat. Mais ils ont besoin de se diversifier, de faire face aux aléas climatiques et à l’érosion causée par la déforestation. » La convention, démarrée en janvier 2023 pour une durée de trois ans, porte donc sur la « promotion de pratiques agroécologiques pour développer les filières et les services des OP (organisations paysannes) en réponse aux contraintes socio-économiques et environnementales ». « C’est de la coopération, donc l’objectif est de multiplier les échanges entre les agriculteurs et les techniciens de nos deux pays », résume-t-elle.

Côté malgache, Jovial Andriamiarinera, directeur de Vifam-Fifata, l’assure : « Les échanges sont positifs, parce que ça nous permet d’accélérer nos actions face au changement climatique notamment. » Ainsi, depuis le début du dialogue avec Fermes de Figeac, « nous avons mis en place des formations sur les pratiques agroécologiques, initié la diversification des cultures, développé l’utilisation de compost… »

Des paysans-relais dans chaque village

Le lien est également bénéfique aux Lotois. « Les techniciens agricoles de notre coopérative ont trouvé très efficace leur façon d’agir, indique Adeline Dachary. Les Malgaches font un tableau tout simple avec un plan, un objectif, ils mettent en place les choses rapidement, avec moins d’inertie. C’est sûr aussi que c’est plus facile à mettre en place dans des villages avec 10 agriculteurs qu’avec 650 adhérents. » Autre initiative locale intéressante : les paysans-relais. « Pour eux, avoir des techniciens dans chaque village n’est pas possible. Dans chaque OP locale, ils forment donc un paysan, qui administre les vaccins aux poulets, fabrique, stocke et gère les biostimulants… » Enfin, « en matière d’agroécologie, il y a des initiatives que l’on pourrait appliquer, comme les biopesticides ou le lombricompost ».

Restent malgré tout quelques limites, à commencer par « les écarts importants sur les conditions climatiques et sur le niveau de développement, comme le reconnaît Adeline Dachary. Les transpositions en l’état ne sont pas possibles. Parfois, les échanges arrivent à des voies sans issue. » Jovial Andriamiarinera voit un autre frein : « La durée limitée de ce partenariat et les moyens insuffisants ne nous ont pas permis de nous pencher sur d’autres thématiques. » Mais l’aventure ne s’arrêtera peut-être pas à l’issue de ce premier partenariat, fin 2025…

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