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Responsabilité sociétale des entreprises de la filière agricole Mettre en lumière les actions RSE

La RSE est entrée dans les moeurs dans les entreprises, souvent dans la continuité des démarches de développement durable. Les exemples sont nombreux, mais encore parfois mal mis en valeur, alors que les actions peuvent et doivent faire monter en gamme.

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Dans l'univers agricole et agroalimentaire, la notion de RSE fait son chemin tout au long de la filière. Le lancement par Carrefour des trophées RSE montre qu'il est possible de valoriser cet engagement jusqu'à la distribution. Si la structuration d'une démarche RSE est un impératif, il faut aussi savoir mettre en lumière ses actions en apportant les preuves car, au-delà d'un engagement citoyen, une entreprise y gagne en compétitivité. Une étude France Stratégie estime à 13 % le gain de chiffre d'affaires qui en découle, toutes tailles de structures confondues. Lors de la troisième journée RSE organisée par Coop de France, le 7 juin au Conseil économique social et environnemental, Benjamin Perdreau, responsable RSE, confirme : « La démarche RSE ne concerne pas que les grands groupes. »

Des guides, des fiches, des kits ambassadeur...

La coopération met à disposition des outils comme le diagnostic 3D et les évalue. Le Guide du reporting RSE, publié en 2015, accompagne la communication extra-financière des coopératives, décrypte la réglementation en vigueur et propose des indicateurs pertinents, que ce soit sur la sécurité au travail, la formation des salariés, l'environnement, l'ancrage territorial... Ce guide va prochainement être remis à jour en intégrant l'analyse des risques. Coop de France a ensuite publié son Guide des achats responsables. Son objectif : accompagner les coops dans la mise en place d'une démarche d'achats responsables en proposant un processus et des fiches méthodologiques.

En parallèle, en 2016, la filière nutrition animale (Coop de France NA et le Snia) a construit un nouvel outil, Duralim, pour la durabilité des aliments pour les animaux d'élevage.

De nombreux chantiers qui donnent du sens

L'initiative s'est structurée autour d'une association qui compte quatre collèges : la production et la commercialisation de matières premières, l'alimentation animale, l'élevage et les organisations de production, la transformation et la distribution. Son déploiement se poursuit avec quarante-sept signataires (au 6 juin 2017) et des kits « ambassadeur Duralim » en préparation. Duralim propose une charte pour chaque acteur de la filière avec neuf engagements : cinq axes de valorisation des actions déjà engagées pour les reconnaître, les soutenir et les valoriser et quatre axes de progrès pour encourager les acteurs et améliorer la durabilité. L'engagement RSE peut être très variable tant dans les entrées choisies que dans l'ampleur des actions. Ainsi, seule coopérative à avoir une notation extra-financière, Vivescia s'est dotée d'une direction RSE dès sa création en 2012.

Son directeur, Régis Mérand, explique : « La RSE donne du sens à la stratégie et crée le socle d'une culture et d'une identité groupe. Les clients, les investisseurs et les consommateurs le demandent voire l'exigent. Mais la RSE donne également des résultats sur le plan financier et elle permet d'attirer et de fidéliser les talents. » Vivescia s'est par exemple engagée dans un plan nommé Care dont l'objectif est d'arriver, à l'horizon 2020, à l'absence d'accidents du travail. La démarche est portée par l'ensemble de l'équipe dirigeante. Elle passe par la responsabilisation de tous et impose un changement de comportement par rapport aux risques. « Chacun doit se sentir non seulement responsable de sa propre sécurité, mais aussi de la sécurité de tous. » Chez Cristal Union, l'engagement dans l'économie circulaire commence dès la terre collée à la betterave, idem pour l'eau : « L'objectif était d'arrêter d'utiliser de l'eau apportée au process, mais plutôt d'utiliser l'eau contenue dans la betterave d'ici à 2020 en déployant les technologies nécessaires. Nous y serons dès 2018 », se réjouit Michel Mangion, directeur RSE Cristal Union. Chez Groupe d'aucy, l'accent est mis sur l'humain : « Notre mission est de faire aimer les légumes autant qu'on aime les cultiver », résume Armelle Guizot, directrice marketing. Elle présente une communication décomplexée pour faire le lien entre le consommateur et le producteur. Des petites vidéos portraits d'agriculteurs visent aussi à véhiculer les valeurs telles que la transmission, la passion, les échanges. Et la responsable de conclure : « La démarche est en ligne avec les demandes sociétales. Mais elle exige que chacun sorte de sa zone de confort. »

Yanne Boloh

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