JEAN-CHARLES MERLE, ANIMATEUR COMMERCIAL AU NÉGOCE BERNARD " Ne pas faire l'amalgame entre morte-saison et traitement systématique "

" La morte-saison en phytos et semences se déroule chez nous en grande partie de la mi-décembre à la fin février. Il n'est pas question de la remettre en cause car elle permet d'établir, à partir d'un logiciel, un cadre cultural qui évite à l'agriculteur de travailler dans la précipitation et donc de faire des erreurs (avec des molécules utilisables une année sur deux). Tout en ne figeant pas la situation puisque toute préconisation peut être modifiée ou affinée en cours de saison lors des tours de plaine. A cela s'ajoute un système souple de reprise et d'échange des produits non utilisés durant la saison. La morte-saison répond ainsi au Grenelle, car elle professionnalise notre approche et celle de l'agriculteur sans rien figer. Lors des visites de morte-saison, un bilan de l'exploitation est réalisé par rapport à l'an passé, culture par culture. Le technico-commercial établit une ébauche des programmes culturaux à partir du logiciel Précodis qui donne des préconisations par parcelle et permet de visualiser l'historique de la campagne précédente. Ce logiciel fournit les volumes à commander et les coûts par hectare. Selon le souhait de l'agriculteur, la commande peut être passée dans la foulée en tenant compte des stocks sur l'exploitation. Les livraisons débutent dès le hors gel, souvent à partir de la mi-février. Selon les exploitations, il peut y avoir entre 30 et 75-80 % des commandes passées en morte-saison. Grâce à l'établissement des programmes culturaux, nous avons une bonne idée des besoins et nous pouvons anticiper avec la centrale Agridis.

Cependant, nous ne commandons pas tout au même moment et la diversité climatologique de notre zone d'activité permet des échanges de produits en interne. Il ne faut pas confondre morte-saison et traitement systématique. Par exemple, on peut prévoir deux fongicides et n'en appliquer qu'un seul ou trois selon les années. Au moment du froid du printemps dernier, nous avons déconseillé de désherber sur maïs. Cela va dans le sens du Grenelle et de la défense du revenu de nos clients. "