La CAPL croit en l'asperge
La CAPL accompagne les producteurs du Sud-Est qui s'intéressent à nouveau à l'asperge. La coop les conseille de la mise en place de l'aspergeraie à la récolte.
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Les responsables de la coopérative agricole Provence Languedoc (CAPL) ne s'attendaient pas à un tel succès. Le 20 octobre dernier, plus de 200 agriculteurs ont assisté à la journée asperges organisée par la coop. « Les producteurs provençaux, en particulier, s'intéressent à nouveau à cette culture, confie Philippe Lespinasse, responsable du service développement. Nous les accompagnons, car on y croit aussi. En effet, le marché redevient porteur. » Autre intérêt de l'asperge, elle répond à la demande de diversification des exploitations de la région. « Elle se récolte de mi-mars à fin mai, précise Philippe Lespinasse. Après mai, elle ne nécessite plus que de l'entretien. »
Variétés aux bancs d'essais
Reste que les agriculteurs, surtout s'ils se lancent, ont besoin d'appui technique. « Une variété se plante pour huit ans, enchaîne Philippe Lespinasse. Il ne faut donc pas se tromper ! Il faut choisir la variété adaptée à son terroir. » La CAPL a donc mis en place des bancs d'essais avec des pépiniéristes pour déterminer les bonnes adéquations variété/sol. « Ils nous permettent de faire des préconisations variétales au plus justes en prenant en compte les circuits commerciaux des agriculteurs », précise Philippe Lespinasse. Exemple, Orane est une variété gustative bien adaptée à la vente directe. Elle exige toutefois des sols sableux et chauds. La CAPL teste aussi les nouveautés, à l'instar de Terralim, une asperge blanche, précoce, productive et de beau calibre, ou encore Maxlim, une blanche également, qui présente les mêmes caractéristiques. « Nous avons mis en place les premières griffes en 2016, indique Philippe Lespinasse. Nous aurons des résultats dans deux ans à l'issue de la première récolte. » Cygnus, une autre nouveauté d'asperge blanche, a déjà été récoltée en 2015 pour la première fois. « Elle se positionne davantage sur le créneau de saison, avril-mai, mais est très prometteuse »,assure le technicien.
Dans le viseur : 9 t/ha
Autre axe sur lequel la CAPL accompagne les producteurs, la mise en place et l'entretien de la culture. Avec dans le viseur, parvenir à un rendement moyen de 9 t/ha. « Nous les conseillons sur les densités de plantation en fonction de la configuration de leur exploitation et la fertilisation azotée, indique Philippe Lespinasse. C'est un point crucial. » Au moment de l'implantation de l'aspergeraie, la CAPL recommande des analyses de sol pour déterminer les apports. Une fois qu'elle est en place, ils doivent être positionnés au bon moment c'est-à-dire après la récolte. « Si l'on intervient en juillet ou en août, lorsque la plante se met en réserve, on met en péril la récolte de l'année suivante », précise Philippe Lespinasse.
Des progrès en irrigation
Côté irrigation, il estime qu'il y a encore des progrès à faire. « Aujourd'hui, une partie des agriculteurs arrose à « l'instinct », souligne-t-il. Résultat, certains n'atteignent pas 6 t/ha, même en étant équipés de goutte-à-goutte. Les nombreuses visites que nous effectuons sur le terrain nous ont appris qu'il valait mieux fractionner les apports d'eau plutôt que d'irriguer massivement. » Il existe par ailleurs des sondes qui permettent de mesurer la réserve hydrique des sols et donc d'irriguer lorsque c'est nécessaire. Philippe Lespinasse veut aussi aider les agriculteurs à améliorer les apports en oligo-éléments. « Nous allons probablement conduire des tests dans ce domaine », annonce-t-il.
Toutes les griffes livrées aux producteurs sont contrôlées par ses soins pour vérifier l'absence de fusariose. A la fin des années quatre-vingt-dix cette maladie a décimé une partie des aspergeraies de la région. « Aujourd'hui, elle n'est plus un problème, mais nous restons vigilants, dit-il. Nous mettons un point d'honneur à offrir aux agriculteurs des asperges de bonne qualité. Car une griffe qui démarre mal produira mal. »
Chantal Sarrazin
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