Un plan pour doper les noisettes
Unicoque a su imposer sa marque, en France comme à l'étranger, et s'est engagé très en amont dans un plan de développement pour tripler la production.
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«Depuis plus de trente ans, nous travaillons dans la noisette, sans soutien. La demande mondiale est supérieure à l'offre », avance Christian Pezzini, directeur d'Unicoque, implantée à Cancon (Lot-et-Garonne). Pour profiter de ce marché porteur, la coopérative a misé sur la qualité avec des noisettes coque et a créé la marque Koki en 1983, « gage d'excellence », apposée sur 80 % des volumes. L'outil industriel est régulièrement mis à niveau à raison d'1 M€ par an hors travaux majeurs. Le dernier (4 M€) remonte à l'an dernier pour équiper une station de séchage d'une pompe à chaleur permettant d'économiser deux tiers de gaz. Parallèlement, la coop déploie toute son énergie pour augmenter la production : 10 000 t en 2010, 20 000 t en 2020 et 30 000 t en 2030.
1. INCITATION À LA PLANTATION
Les rythmes de plantations sont passés, depuis deux ans, de cent nouveaux hectares de verger par an à 400 ha. Pour attirer des agriculteurs, Unicoque a imaginé un dispositif leur permettant d'assurer la transition en matière de revenus en compensant le manque à gagner pendant cinq ans, le temps que le verger devienne productif. Les deux banques suivant Unicoque depuis des années proposent un package : emprunt pour financer la plantation (l'investissement oscillant entre 7 000 et 10 000 €/ha) et le versement d'une rémunération de substitution pendant cinq ans. Pour cinquante producteurs qui plantent, en général, trente sont déjà adhérents, vingt sont de nouveaux entrants.
2. LA NÉCESSITÉ D'IRRIGUER
Pour fournir de belles noisettes, les vergers doivent être irrigués en été. Or, les contraintes de la loi sur l'eau sont multiples. Pour trouver des solutions, une convention a été signée il y a deux ans entre Unicoque, l'Etat et le conseil général du Lot-et-Garonne.
Les retenues sont respectueuses de l'environnement, car elles ne prélèvent rien en été. Un service a été créé en interne pour accompagner d'un point de vue administratif et technique la création de ces lacs. L'idéal est de réaliser des retenues de 50 000 m3 pour un verger de 40 ha représentant l'unité standard, avec la possibilité de lacs collectifs de 100 000 m3. « Un verger ne peut pas fonctionner sans 2 000 m3 d'eau à l'hectare », précise Christian Pezzini. L'eau est utilisée avec parcimonie, car la plupart des vergers irriguent au compte-gouttes enterré. Il existe déjà deux cents retenues d'eau. Douze lacs ont été créés en 2012 et deux cents projets sont en gestation. « Nous sommes condamnés à l'export avec un marché français de 1 000 t et un marché mondial de 1 Mt », commente Christian Pezzini.
3. MISER SUR L'EXPORT ET LES INDUSTRIELS
Déjà, Unicoque exporte 80 % des noisettes coque et 60 % de la totalité de sa production et détient 50 % de parts du marché européen avec des objectifs à 70 %. La coop alimente la grande distribution notamment allemande, danoise, française et du Benelux et passe par des grossistes pour vendre en Europe du Sud. Depuis trois ans, Unicoque teste le marché chinois qui achète 20 000 t par an et qui va monter en puissance. Avantage de cet énorme marché en devenir, les Chinois achètent les noisettes aux prix européens en euros. Autre axe de développement, les industriels au niveau international qui apprécient la maîtrise de la traçabilité de la coopérative.
Claude Mandraut
L'eau est utilisée avec parcimonie, car la plupart des vergers irriguent au compte-gouttes enterré. Il existe déjà deux cents retenues d'eau. C. MANDRAUT
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