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VU À L'ÉTRANGER Coprob : la rotation gagnante betterave et blé dur

Claudio Gallerani, président de Coprob, et Leonardo Mirone, directeur des achats matières premières chez Barilla, lors de la signature du partenariat en janvier 2014.

La première coopérative betteravière italienne, Coprob, propose un ticket d'entrée à ses adhérents pour produire du blé dur pour Barilla. Une réussite dès à présent !

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La coopérative Coprob, premier opérateur sucrier italien, base sa stratégie de développement sur des partenariats. Elle est l'un des rares survivants de la réforme sucrière. Cependant, elle ne s'endort pas sur sa position dominante. Elle complémente ses activités et celles de ses adhérents. Ainsi, trois de ses sucreries fermées, après 2006, ont été transformées en unités de méthanisation. Afin de vendre l'énergie produite et son savoirfaire, un accord a été passé avec ENEL (équivalent italien d'EDF) en 2013, pour la construction et la gestion d'une centrale de méthanisation de 12,5 MW, à Finale Emilia, en Emilie-Romagne.

De nouveaux adhérents

Plus récemment, en janvier 2014, Coprob et Barilla se sont rapprochés. Depuis huit ans, soucieux de développer un approvisionnement local, le fabricant de pâtes se fournit auprès de plusieurs coopératives (lire AD n° 234, p. 22), mais les quantités stagnent. Alors comment convaincre de nouveaux agriculteurs de se lancer dans cette production, au cahier des charges précis et à la traçabilité exigeante ? En approchant les betteraviers inquiets de la disparition des quotas en 2017. Coprob étant le plus gros fournisseur de sucre de Barilla, l'alliance était toute trouvée.

Les associés coopérateurs de Coprob sont performants (78 t/ha de betterave et 10,8 t/ha de sucre), mais surtout, aguerris aux cahiers des charges. Les betteraviers sont alors incités à entrer prioritairement au capital des coops céréalières ou de se rapprocher de négociants, ayant déjà conclu des contrats de culture avec Barilla : Progeo, Capa Ferrara, Esperia, Cereali Romagna... Ce ticket d'entrée prioritaire donne droit à un appui technico-agronomique au sein de ces structures, durant trois ans, et l'accès à granoduro.net (1). Si on ignore encore combien ont pris leur ticket, 250 exploitants ont déjà frappé à la porte de Coprob, alors que la betterave souffre d'une réputation moribonde.

Pour une image durable

« Cet accord visait à redonner espoir à nos associés coopérateurs, grâce à une complémentarité culturale. De manière inattendue, il nous a permis de recruter de nouveaux adhérents. Finalement, c'est tout le secteur grandes cultures qui est dynamisé quand un gros opérateur agroalimentaire s'implique dans la production », admet Claudio Gallerani, le président de Coprob. Si Coprob et Barilla se sont associés, c'est aussi parce qu'ils affichent une valeur commune : le développement durable. La rotation culturale en est une déclinaison : moins d'intrants, plus de biodiversité et un meilleur rendement. Attentif à son image auprès des consommateurs comme des opérateurs agricoles, « Barilla prévoit d'acheter 140 000 t de blé durable pour la récolte 2015 (sur 1,4 Mt utilisées par an) avec un objectif de 400 000 t à l'horizon 2020 », affirme Michele Zerbini, responsable achats blé dur de Barilla. Le leader agroalimentaire italien ne pourra labéliser ses produits « développement durable » qu'après s'être assuré du sérieux et de la pérennité de ses fournisseurs. Coprob, quant à elle, attribue les superficies plantées en betterave en fonction notamment de la rotation culturale de ses adhérents, « autant pour des raisons agronomiques que de responsabilité environnementale », déclare Claudio Gallerani.

Nadia Savin

(1) Programme cultural de blé durable, créé par Horta (Université catholique de Piacenza), à la demande de Barilla.

Claudio Gallerani, avec une salariée, sur un des deux sites de production de sucre de la coop.

N. SAVIN

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