Cerepy anime son club marché sur Twitter

Le 17 mars dernier, la coopérative Cerepy a lancé un club marché qui s'organise en trois temps : la tenue de réunions trimestrielles, un axe découverte du contexte, avec par exemple des visites d'exploitations à l'étranger, et au quotidien un fil Twitter. « Le fil Twitter, c'est ce qu'il y a de plus vivant, estime le directeur général, Germain Bour. ODA fait des bulletins hebdomadaires, nous, nous sommes beaucoup plus près de l'actualité. On peut réagir en temps réel sur les marchés. » Un projet mis oeuvre pour répondre aux attentes d'un profil type d'adhérents, « des agriculteurs qui s'intéressent fortement à la commercialisation, en recherche d'une source d'information pour les accompagner, développe Germain Bour. Nous les aidons à se forger une opinion. »

Pourquoi choisir ce réseau social ? « Cela bouge très vite. Quand on a un marché qui peut fluctuer de dix ou quinze euros dans la journée, il faut que l'agriculteur ait l'information rapidement, justifie le directeur. Et on s'est dit qu'il y avait un bon moyen avec Twitter. » Sans compter la possibilité de joindre des documents et la gratuité de l'outil. Pour l'animateur du fil, la mobilité a aussi joué.

Réagir à chaud

« Je tweete quel que soit l'endroit où je suis. Aujourd'hui, le club marché, c'est trois ou quatre tweets par jour, c'est de l'analyse technique, ce sont des fondamentaux, de la météo, des résultats aux USA, en Ukraine... », illustre-t-il. Quel est le programme de ce vendredi 19 septembre ? « Je vais notamment alerter sur la tendance baissière des marchés, rappeler la nécessité de surveiller la clôture hebdomadaire du blé. » Avec des pièces jointes, comme des analyses graphiques. « Je m'appuie sur mon expertise et mes propres sources d'informations. » Seul bémol : « C'est que l'adhérent doit aller consulter Twitter. Il n'y a pas d'alerte qui dit qu'il y a une information. Cela nécessite d'y aller régulièrement », note Germain Bour. Outre des réunions de formation à l'outil, la coop a mis en ligne un mode d'emploi Twitter sur son extranet, et se tient à disposition de ses adhérents.

Un service gratuit

Le fil est bien sûr privatisé, ne peuvent y accéder que les membres du club. Ils sont aujourd'hui une cinquantaine, un « bon chiffre » pour Emmanuelle Perrin, responsable marketing, communication et services de Cerepy : « Cela permet de bien échanger pendant les réunions. L'objectif de ce club marché est qualitatif, pas quantitatif . L'idée n'est pas d'avoir 150 membres et qu'il ne se passe rien. » Sur le fil, les adhérents tweetent aussi : ils confrontent leurs sources d'informations, expriment leur sentiment face à telle situation... Le service est complètement gratuit. « C'est gagnant-gagnant pour l'adhérent et pour la coopérative, explique Emmanuelle Perrin. On va vraiment pouvoir connaître les problématiques de l'agriculteur. Le club marché participe à la fidélisation. Il renforce le lien avec l'adhérent. » Germain Bour ajoute : « Après avoir échangé sur Twitter, l'agriculteur va nous rappeler par téléphone, ou en discuter avec son technicien. » Il précise que le coût est minime pour l'entreprise : « Je transpose simplement mon travail quotidien sous une autre forme. » Et écrire un tweet, c'est deux minutes chrono.

Pour le moment, Cerepy a organisé deux réunions, avec un thème différent à chaque fois : développement de l'analyse technique pour la première, et bilan marché avant récolte pour la seconde, avec Robert Bilbot, directeur de Cérévia, et son successeur, Laurent Vittoz. Elles durent deux à trois heures et se clôturent par la « Minute digitale ». De quoi s'agit-il ? « On a voulu donner une touche ludique, mais utile, sur le monde digital, relate Emmanuelle Perrin. Lors de la première réunion, on a donné quelques astuces sur smartphone, et celle d'après, on a parlé felfies. »

Marion Coisne