Dijon céréales planche sur la reconversion de la betterave

Après une période délicate liée à la disparition de la production de betteraves en Bourgogne, en 2007, Dijon céréales contribue activement à la sortie de crise. Les négociations avec Cristal union ont permis au groupe coopératif d'acquérir le site de l'ancienne sucrerie d'Aiserey.

Un plan de rénovation du site a été mis en place avec l'appui du " PRN sucre " (plan de restructuration national). Dijon céréales valorise les anciens bâtiments de la sucrerie à travers la construction d'un moulin 100 % bio (projet porté par sa filiale Decollogne) et le développement d'une filière blé panifiable biologique en Bourgogne Franche-Comté. Le moulin ouvrira ses portes à la rentrée 2011, avec une capacité d'écrasement initiale de 20 000 t et deux lignes de production, sur meules de pierre et cylindres.

Le retour de l'activité meunerie en Côte-d'Or

Le dossier se met en place en partenariat avec les meuniers et coopératives régionales, en lien aussi avec la Cocebi (Coopérative biologique de Bourgogne). " La réhabilitation du site d'Aiserey est exemplaire, c'est une alliance entre l'amont et l'aval, de la production agricole à la transformation, qui vise au maintien de la valeur ajoutée dans notre région ", estime Pierre Guez, directeur général du groupe Dijon céréales.

Pour Dijon céréales, ce projet marque le retour de l'activité meunerie en Côte-d'Or, après la fermeture en 2007 du site Dijon céréales meunerie de Dijon, et la réorientation de la production de l'entreprise sur les moulins de Vincelles (Jura) et de Saint-Maurice-sous-les-Côtes (Meuse).

Aiserey ne revit pas uniquement grâce à la farine bio. Les presque 10 M€ obtenus dans le cadre du PRN sucre pour la relance du site (17 M€ pour l'ensemble de la Bourgogne Franche-Comté) ont permis de financer deux autres projets : la création d'une filière de valorisation la culture du miscanthus (Bourgogne pellets), la reconversion des bassins de décantation de l'ancienne sucrerie en réserves d'irrigation (ASA de la Biètre).

Production de légumes en développement

En lien avec ce second projet, des travaux conséquents de modernisation des réseaux d'irrigation ont été menés qui doivent contribuer au développement de la production de légumes sur la plaine dijonnaise. Pour Dijon céréales, propriétaire de la société STL (deuxième opérateur européen dans la déshydratation d'oignons) à Villers-les-Pots, c'est un apport de matières premières intéressant.

" La production d'oignons a regagné du terrain dans le département depuis l'arrêt de la betterave. Nous avons de nouveaux espoirs pour cette filière ", souligne Pierre Guez. Une nouvelle ligne de production de poudre d'oignons a été financée chez STL avec l'appui du PRN. En légumes frais (oignons, pommes de terre et salades), la coopérative doit procéder à une réorganisation structurelle et fonctionnelle de ses outils. " Le dossier légumes peut retrouver des couleurs dans les trois à cinq ans à venir. Nous espérons que les producteurs nous suivrons ", complète Pierre Guez.

Charles-Henri Pouzet