Le parcours du saisonnier pris en charge par plusieurs entreprises
Nouricia mise sur la complémentarité des besoins en saisonniers des industries agricoles locales pour leur proposer un emploi stable et les fidéliser.
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Chaque année, Nouricia a besoin de plus de cent saisonniers pour la préparation des semences en hiver, mais surtout pour les récoltes d'été et d'automne. Les recruter relève parfois du parcours du combattant. " Pour la moisson, ce sont souvent des enfants d'agriculteurs, souligne Carole Waibel, directrice juridique et ressources humaines. Mais il y en aura de moins en moins. " La coop auboise n'est pas la seule entreprise dans ce cas. " L'agriculture et l'agroalimentaire véhiculent une image de métiers difficiles. De plus, en milieu rural, la densité de population est faible et les infrastructures de transport quasiment inexistantes. "
1. UNE RÉFLEXION À PLUSIEURS
Depuis l'an dernier, cette problématique fait l'objet d'une réflexion au sein du club I3A (qui regroupe les industries agricoles et agroalimentaires régionales) dont la coop est adhérente. Elle a abouti à l'idée d'un " parcours du saisonnier " qui regrouperait deux ou trois entreprises ayant des besoins sur des périodes différentes de l'année pour permettre au saisonnier d'avoir un emploi sur un maximum de mois et de le retrouver les années suivantes. Les premiers parcours couchés sur le papier n'ont pas pu se concrétiser. " 40 km de distance entre les différents lieux de travail, c'est déjà trop. Cela a freiné les candidats. "
2. PROPOSER DES POSTES PEU ÉLOIGNÉS
C'est pourquoi ce club travaille à la mise en place de nouveaux parcours en cherchant des sites très proches les uns des autres. En attendant, Nouricia en a déjà mis un en route avec Seveal, société d'approvisionnement partenaire de la coop, avec deux lieux de travail distants de 5 km : un premier poste de juillet à fin octobre à la coop en tant que conducteur de silo et préparateur de semences, puis de novembre à fin mars en tant que magasinier-cariste pour préparer les commandes de morte-saison chez Seveal. " Nous recherchons des personnes peu qualifiées, mais qui connaissent suffisamment le milieu agricole et ses spécificités, précise Carole Waibel. Un des anciens saisonniers de Seveal a été tout de suite partant. Ensuite, nous pouvons les former aux particularités des différents postes pendant les périodes creuses. " Ce premier parcours pourrait concerner d'autres saisonniers à l'avenir, car Seveal emploie une quinzaine de temporaires sur ce site et Nouricia a aussi des besoins du même ordre sur différents silos situés dans cette zone. " 2010 constitue un peu un test pour voir si ça marche et ce qu'il faut améliorer avant de l'étendre à d'autres saisonniers. "
3. UN CONTRAT-CADRE ET PLUSIEURS CDD
Les entreprises concernées par le parcours recrutent ensemble les saisonniers. Un contrat-cadre est signé par celles-ci, le salarié et Pôle Emploi qui s'est associé à la démarche. Les entreprises promettent de fournir du travail toute l'année ou presque. Le saisonnier s'engage à intégrer le parcours et Pôle Emploi à indemniser les mois creux sans obligation de rechercher du travail et à prendre en charge les formations adéquates. Le salarié signe ensuite un CDD avec chacun des employeurs qui restent maîtres de leur politique de rémunération.
Chantal Urvoy
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