Surveiller de près les mycotoxines
Le groupe Carré a mis en place, depuis quatre ans, un plan de surveillance des mycotoxines sur céréales qui lui permet de réagir avec efficacité si besoin.
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«Le Nord, comme d'autres régions, est susceptible d'être concerné par la présence de mycotoxines dans les céréales, car certaines années les conditions climatiques sont un peu plus favorables aux fusarioses », explique Sylvie Willay, responsable QHSE (qualité, hygiène, sécurité des aliments et environnement) pour le groupe Carré. C'est la raison pour laquelle le négociant du Nord-Pas-de-Calais s'est intéressé de façon aussi rigoureuse au risque mycotoxines et a mis en place pour la quatrième année consécutive, en 2009, un plan de surveillance qui lui permet d'intervenir de façon bien ciblée et dans les meilleurs délais, si nécessaire. « Le plan de surveillance se déroule en trois temps, une prévision du risque DON au champ grâce à l'outil de Syngenta : Qualimètre. Un suivi des lots par rapport au risque DON dès la moisson, enfin dans le courant de l'hiver, une surveillance des ochratoxines A. »
1. PRÉVISION DU RISQUE DON AU CHAMP
« Nous choisissons deux ou trois zones géographiques dans notre rayon de collecte et nous sollicitons au printemps des agriculteurs de façon à obtenir une centaine de parcelles à suivre dans chacune de ces zones, précise Sylvie Willay. Nous recueillons ensuite les informations relatives à chacune de ces parcelles : surface, variété, précédent, labour ou non labour, date de semis, densité… que nous transmettons à Syngenta, sous forme de base de données informatique. Nous complétons ensuite avec la date de floraison de chaque parcelle. » En parallèle, le service technique de Carré suit l'arrivée des maladies et, en particulier de la fusariose, à l'aide d'outils d'aide à la décision, ce qui lui permet de donner l'alerte aux agriculteurs, s'il est nécessaire de déclencher un traitement. Syngenta, de son côté, se charge de récupérer les données climatiques de l'année, fait tourner son modèle à partir de l'ensemble des informations recueillies et transmet au négociant vers le 10 juillet, soit environ une semaine avant la moisson, une prévision du risque mycotoxine DON pour chaque zone. « Nous savons alors si nous devons être vigilants et suivre de plus près un secteur ou un autre, orienter les lots de telle ou telle variété », explique la responsable.
2. ANALYSE DE LOTS À LA MOISSON
« Si l'année est à risque moyen ou fort, nous faisons réaliser par un laboratoire extérieur, une analyse des premiers lots récoltés, poursuit Sylvie Willay. Nous prélevons ensuite juste après la moisson, un échantillon par cellule que nous analysons dans notre propre laboratoire. De même, nous prélevons des échantillons chez les agriculteurs qui stockent des céréales. Nous avons opté pour le test Elisa Neogen par micro-puits que nous estimons un peu plus précis que les tests par bandelettes. Trois personnes sont formées chez nous pour réaliser ces analyses. Il faut compter environ une demi-heure par échantillon. Pour les résultats qui sont proches du seuil réglementaire en alimentation humaine (1 250 ppb), nous demandons une analyse HPLC à un laboratoire accrédité. »
3. LES OCHRATOXINES A EN JANVIER
A partir du 15 janvier, Carré réalise pour toutes les céréales qui sont encore stockées, une analyse, afin de rechercher cette fois, les ochratoxines A qui se développent en cours de stockage. Les analyses sont effectuées là encore, à l'aide des tests Elisa par micro-puits.
Blandine Cailliez
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