Grand Ouest Agrial atteint la taille critique

La croissance externe visant la « taille critique » sur les marchés européens dans chacune de ses branches, est un objectif désormais atteint pour le poids lourd Agrial. C’est ce qu’a pointé le 10 avril l’équipe de direction qui s’exprimait à l’issue des AG de sections. « Après nous être beaucoup développés, nous allons surtout aller chercher les synergies, commerciales, industrielles et organisationnelles, aujourd’hui rendues possibles », avançait ainsi le directeur général, Ludovic Spiers. Ces synergies seront structurées notamment via les forces de vente à l’exportation. « C’est là que sont les relais de croissance et c’est là où se trouve la rentabilité. » Agrial s’est d’ailleurs donné comme objectif d’atteindre en 2025 50 % de chiffre d’affaires de ses activités agroalimentaires à l’export (contre 27 % en 2018). « Nous y allons tout droit », se félicite le DG. Le groupe ne cache pas, notamment, ses ambitions à l’étranger pour sa filiale de purées et soupes fraîches Créaline (photo). L’usine, qui a triplé ses capacités, doit s’appuyer sur la force commerciale et logistique de Florette pour conquérir le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne.

Ce recentrage d’Agrial en faveur de sa performance interne n’exclut pas cependant de nouveaux projets d’acquisition à court terme si un nouvel « Aston Manor » venait à se présenter. Rappelons qu’Aston Manor est le n° 2 du cidre en Angleterre, dont Agrial avait annoncé le rachat fin août 2018. Ce dossier de reprise est présenté comme un modèle extrêmement structurant pour la branche boisson. Avec 5,8 Mds€ de CA réalisé en 2018, en hausse de 6,5 % par rapport à 2017, le groupe est aujourd’hui, parmi les coopératives agricoles françaises, « sans doute le numéro un par la taille », selon le président d’Agrial, Arnaud Degoulet. Lequel préfère surtout mettre en avant la place de cinquième groupe agroalimentaire français et de cinquième plus forte croissance dans le secteur lors des 25 dernières années.

Alexis Dufumier