L'EXPÉRIENCE DE PIERRE-JEAN QUINTO, DIRECTEUR DE LA MALTERIE BOORTMALT D'ISSOUDUN (INDRE), FILIALE D'AXÉRÉAL « Il faut adopter de nouveaux réglages »

La production de malt est énergivore. Environ 100 000 MWh/an sont consommés à Issoudun, assurés à la base par trois chaudières à gaz de 6 MW chacune et une unité de cogénération (5 MW) qui ne fonctionne qu'entre le 1er novembre et le 31 mars. Depuis le printemps 2013, nous avons ajouté une chaudière à issues de céréales pour envoyer de l'air chaud et sec sur l'orge germée pendant le touraillage.

Il s'agit d'un fonctionnement multipartenarial entre Dalkia, qui assure la production de toutes nos énergies thermiques et a en charge le suivi quotidien de la chaudière, Axéréal qui se charge de la production des issues de céréales, les Ets Lallemand, filiale d'Axéréal spécialisée dans le recyclage et la granulation des issues, qui gèrent le transport, et nous, qui stockons les issues dans un boisseau et les orgettes provenant de notre process dans un autre.Le mélange est pesé, convoyé vers la chaudière, pour produire de l'eau chaude à 105 °C qui passe dans un échangeur eau/air. C'est une organisation à flux tendu, puisqu'il n'y a que deux jours d'autonomie, même si la chaudière à gaz reprend le dessus lorsqu'il n'y a plus de matière première.

Ce qui serait souhaitable, c'est d'arriver à standardiser cette matière première, car si la ressource est bon marché (Axéréal ne nous facture que le transport), la qualité reste variable en termes de texture, de calibrage, d'humidité, de densité, et de pouvoir calorifique. Cela amène à utiliser plusieurs vitesses de fonctionnement. Il faut adopter de nouveaux réglages. Les chaudières à biomasse ayant une grosse inertie, elles ne se gèrent pas comme des chaudières à gaz. La mise en route a posé d'autres difficultés. La manutention des poussières n'est pas celle des grains, il faut des capteurs spécifiques. Le taux de cendres peut aussi créer des surprises.