Les OS se doivent d'animer la diffusion de l'information vers l'agriculteur Bien informer sur la maîtrise des mycotoxines
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Les blés collectés cette année ont beau avoir l'air de ne pas dépasser les normes réglementaires en matière de mycotoxines, mieux vaut ne pas relâcher la pression. Malgré une bonne prise de conscience générale, les agriculteurs restent avec une forte attente vis-à-vis de ce sujet, révèle une enquête du RMT Quasaprove (1) menée auprès de soixante-dix conseillers (coopératives, négoces et chambres). Pour être dans les clous vis-à-vis de la réglementation, ces derniers sont en demande de solutions techniques de gestion du risque au champ, que ce soit en matière de variétés, de stratégies de traitement, et même d'outils d'aide à la décision. Même si l'on peut penser que ce sont plutôt les organismes stockeurs qui devraient les utiliser. « Par rapport à nos clients de l'aval, disposer d'un outil comme Quali'don est indispensable », confirme Philippe Dorlet, responsable du département filières végétales chez RAGT Plateau central. D'autres préféreront les concurrents. En revanche, au lieu de proposer un tel outil, les Ets Pissier ont préféré mettre en ligne sur leur extranet une météo professionnelle, afin que les agriculteurs aient une vision très précise de la climatologie au moment de la floraison. Les agriculteurs souhaitent également être davantage informés, d'une part techniquement et d'autre part économiquement, sur les seuils autorisés et les conséquences sur les prix, sur l'accès au marché (prime qualité). « La communication doit être adaptée à chaque public pour tenir compte des enjeux spécifiques de chaque filière », estime d'ailleurs sur ce point Laëtitia Séguinot, en évoquant une différence d'appréciation du risque mycotoxines entre les céréaliers, confrontés au marché, et les éleveurs.
Trier les messages avant de les délivrer à l'agriculteur
« Le moyen d'action le plus efficace pour informer l'agriculteur, c'est notre réseau de technico-commerciaux », met en avant un responsable communication de coopérative. Ce que confirme Bruno Barrier-Guillot, responsable du pôle qualité sanitaire et stockage à Arvalis-Institut du végétal : « Les TC font des diagnostics dans les parcelles et relayent l'information sur les moyens de maîtrise des mycotoxines : préconisations variétales, précédent, travail du sol, positionnement des traitements fongicides. » Mais encore, faut-il qu'eux-mêmes soient bien informés. Près de 40 % des conseillers agricoles sont demandeurs d'information concernant cette problématique, d'après l'enquête menée par Quasaprove.
Et pourtant, de l'information disponible, il y en a. Un travail conséquent a été accompli en termes d'acquisition de références et d'amélioration de connaissances. Beaucoup de supports d'information ont déjà été réalisés parmi lesquels la grille Arvalis d'évaluation du risque Don (déoxynivalénol), la charte de production des céréales Arvalis-Irtac ou encore le récent guide interprofessionnel de gestion des mycotoxines dans la filière céréalière (2). Pour autant, « chacun n'a peut-être pas le temps d'aller chercher l'information où elle est », tente d'expliquer Laëtitia Séguinot, en soulignant la nécessité d'en faciliter l'accès aux conseillers pour mieux la relayer aux agriculteurs, mais peut-être de manière simplifiée, triée. « Il est nécessaire de travailler sur un meilleur transfert des références obtenues et sur leur mode de diffusion », assure Laëtitia Séguinot. En plus de l'appui du technicien, l'organisme stockeur a différents moyens d'agir parmi lesquels des journées de formation, la diffusion de plaquettes, de messages techniques, la sensibilisation par des visites dans les champs ou chez les clients de la meunerie ou de la malterie…
Ne négliger aucun moyen de diffusion
Après, chaque structure doit étudier le ou les canaux à privilégier : courrier, fax, e-mail ou internet. Vivadour continue, par exemple, d'envoyer ponctuellement des messages techniques mensuels par courrier. De l'autre côté, les Ets Pissier ont développé cette année un extranet, où l'on peut trouver notamment des messages ponctuels sur la qualité sanitaire, ainsi que des documents comme le guide interprofessionnel. Pour Bruno Barrier-Guillot, « aucun de ces moyens est à négliger. Il faut trouver la bonne combinaison entre ceux-ci. Pour marteler le mieux possible les messages essentiels ».
Renaud Fourreaux
(1) Réseau mixte technologique « Qualité sanitaire des productions végétales de grandes cultures ». (2) sur contact@intercereales.com
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