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Acolyance mise sur le diagnostic technico-économique en binôme

« Cela permet à nos CPVS d'avoir une vision globale de l'exploitation et d'élaborer d'autres solutions que celles habituellement proposées », souligne Caroline Jeanniot, responsable marketing et services, chez Acolyance.C. URVOY

Pour proposer aux adhérents des gains de productivité autres que techniques, les conseillers d'Acolyance travaillent en binôme avec ceux des centres de gestion.

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Acolyance a engagé une réflexion concertée avec les trois principaux centres de gestion de son territoire : AS Entreprise, CDER et CER France, dans la continuité du programme 150 (1). « Il manquait un diagnostic technico-économique dans le programme 150 », explique Caroline Jeanniot, responsable marketing et services, chez Acolyance. « Nous pensions qu'il y avait une plus-value à capitaliser sur la symbiose entre notre coopérative et les centres de gestion pour faire bénéficier nos adhérents d'un conseil conjoint issu des deux structures. » La démarche, appelée Gdéon (Grand diagnostic des exploitations), a été lancée l'hiver dernier. Cinq systèmes présents dans la zone de la coopérative ont été passés à la loupe : Scop, Scop-betterave-cultures industrielles, grandes cultures-lait, grandes cultures-viande hors sol, grandes cultures-viande et surface fourragère.

Huit indicateurs

« Pour chacun, nous avons demandé aux centres de gestion des données sur six indicateurs que l'on pensait être les plus pertinents : EBE, consommation d'engrais, de produits de santé végétale, de semences, coûts de mécanisation et rendement par espèce. Nous y avons ajouté les prix de vente des cultures par espèce et le taux de protéines en blé. » Pour chaque critère, les moyennes et les quantiles supérieurs et inférieurs ont été calculés pour établir une photographie de chaque système, l'objectif étant de pouvoir comparer chaque exploitation à la moyenne du système à laquelle elle appartient dans le cadre d'un diagnostic individuel.

Une phase pilote avec trente exploitations est en cours cet été et en automne. Avant de rencontrer chaque agriculteur, le binôme de conseillers (Acolyance et centre de gestion) reçoit les données de l'exploitation concernant les huit indicateurs pour en discuter ensemble. « Cela permet de pointer du doigt les indicateurs éloignés de la moyenne du système et d'élaborer ensemble des solutions de progrès cohérentes sur le plan technico-économique (s'il n'existe pas de raisons logiques à cet écart) pour les proposer à l'agriculteur au moment de la rencontre. L'objectif est de donner des conseils transversaux et non culture par culture. »

Un conseil plus pertinent

Pour les centres de gestion, habitués à travailler avec les OS pour échanger sur les rendements ou pour réaliser des analyses de groupe, travailler en binôme sur un diagnostic individuel d'exploitation est également une première. « Un même message diffusé par deux ou trois conseillers ayant chacun leur domaine de compétence est plus crédible, plus pertinent, car c'est une synthèse de toutes les stratégies proposées pour faire progresser l'exploitation, sans qu'il y ait de contradictions entre les conseils des différentes parties », estime Thierry Lemaître de CER France. « Les exploitations en difficulté n'ont en effet pas toujours la capacité de faire la synthèse de tous les conseils reçus, souligne Olivier Josselin d'AS Entreprise. Cette démarche est donc un plus car il y a des gains de productivité à trouver de cette façon. »

Fin 2017, toutes les exploitations pilote auront été rencontrées. Les deux conseillers les reverront à nouveau (peut-être au bout d'un an) pour faire le point sur la mise en place des solutions de progrès. « En 2018, l'objectif est de proposer la démarche à tous nos adhérents, peut-être en ciblant en priorité ceux qui en ont le plus besoin », conclut Caroline Jeanniot.

Chantal Urvoy

(1) L'objectif dru programme 150 était de proposer des pistes d'amélioration du revenu pour faire face à la perte d'aides Pac qui pourrait aller jusqu'à 150 €/ha à horizon 2020.

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