Login

La Flandre lance un bureau des céréales

La coopérative du Nord a créé cette cellule dont le seul but est d'accompagner les adhérents pour mieux vendre leurs céréales.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Depuis quelques années, nous proposons plusieurs formes de contrats aux adhérents, explique Didier Vereecke, directeur de la Flandre. Je m'en occupais personnellement en plus de la vente physique des céréales et bien sûr de la direction de la coopérative. Avec l'augmentation de la volatilité des cours, j'étais devenu trop sollicité. » Le nombre de contrats a été multiplié le jour où, à l'approche du 30 juin 2010, les adhérents n'avaient toujours pas pris position pour commercialiser leur récolte 2009, les cours étant restés très bas toute la campagne. « Nous leur avons alors proposé un report “virtuel” de leur vente sur 2010-2011. Les agriculteurs nous ont vendu leurs céréales et le même jour, ont racheté l'équivalent sur le marché à terme, qu'ils ont ensuite pu revendre le jour de leur choix. La remontée des cours dans les semaines suivantes, a donné raison à ceux qui avaient opté pour cette solution. »

Un binôme dédié à la vente des céréales

« A l'issue de cet exercice, nous avons décidé de créer un bureau des céréales dont la seule et unique préoccupation serait d'aider les agriculteurs à valoriser au mieux leurs céréales », poursuit Didier Vereecke. Cette cellule, lancée le 1er janvier 2011, a été confiée à deux personnes, Florian Baele, depuis trois ans à la coopérative, et Georges Houpin qui a intégré l'équipe après le rachat, il y a un peu plus d'un an, du négoce France Céréales au groupe Cevinor. « Je suis plutôt responsable des achats céréales chez les adhérents et de la gestion de leurs comptes Matif, et mon collègue a plutôt en charge l'achat des céréales chez les agriculteurs qui stockent et les marchés de niche, précise Florian Baele. Cela dit, nous travaillons en binôme sur l'ensemble des dossiers, ce qui nous permet d'assurer une présence permanente. » En parallèle, La Flandre a organisé pour ses adhérents des formations d'une demi-journée sur les différentes possibilités de vente qui leur sont offertes. « Notre objectif est d'être le plus pédagogue possible », ajoute le jeune responsable.

Le blé valorisé 200 €/t

Concrètement, la coopérative propose aux agriculteurs des ventes à prix moyens qui ne représentent plus aujourd'hui que 5 % de la collecte, à prix ferme ou à prix fixe annoncé par la coopérative le lundi matin, et valable pour la semaine. Les agriculteurs peuvent aussi opter pour des contrats révocables: ils fixent un prix de vente, la vente est effective lorsque ce prix est atteint, mais le producteur peut à tout moment revenir sur ce prix. « La coopérative propose également après la vente physique, des contrats basés sur Euronext, baptisés contrat de fixation ultérieur de prix, contrat d'accompagnement à la hausse (call) et contrat d'accompagnement à la baisse (put) », indique Florian Baele. Ces contrats correspondent précisément pour chaque lot, aux contrats du marché à terme, mais sont gérés sur un compte de La Flandre. Cette solution permet aux agriculteurs d'accéder au marché à terme, sans en supporter les contraintes. Les agriculteurs sont informés au quotidien de l'évolution des cours par SMS et peuvent appeler en permanence le bureau des céréales. C'est l'informaticien de la coopérative qui a créé l'outil capable de gérer l'ensemble des contrats. La première année de fonctionnement a été plutôt positive, elle a permis aux adhérents de La Flandre, de valoriser en moyenne leur récolte 2010, à 200,03 €/t, l'un des meilleurs prix moyens de vente des adhérents d'une coopérative, pour cet exercice, sachant que ceux qui sont allés sur le marché à terme ont obtenu en moyenne un bonus de 28 €/t. Un score au final plutôt satisfaisant, pour des prix fixés à 95 % par les agriculteurs eux-mêmes !

Blandine Cailliez

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement