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Probiolor ou comment exister avec une petite collecte

La coopérative lorraine bio poursuit sa route en misant sur le partenariat avec les structures environnantes et la contractualisation avec ses clients.

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Basée en Meurthe-et-Moselle et spécialisée en bio, Probiolor, qui fête ses vingt ans, compte aujourd'hui cent vingt-cinq adhérents, un nombre en forte hausse depuis un an en raison d'un pic de conversion. " Historiquement , ce sont des exploitations de polyculture-élevage, mais ceux qui nous ont rejoints récemment sont des céréaliers ", précise Claude Choux, son président. Avec une moyenne de 4 000 t, la collecte est très diversifiée : 45 % de blé mais également de l'orge, triticale, seigle, épeautre, avoine, pois, féverole, colza, tournesol et lentilles.

Stockage à la ferme

Avec un faible volume à commercialiser, un des défis de la coopérative est de réduire au maximum les coûts d'intermédiation. Ainsi, la quasi-totalité de la récolte est stockée chez les producteurs. " Certains sont capables de nettoyer, trier, stocker dans des cellules ventilées avec une température contrôlée. Pour d'autres, il faut enlever la récolte début novembre pour la stocker chez des adhérents qui ont des capacités excédentaires ou bien à Vézelise où nous louons à la Cal (Coopérative agricole lorraine) 900 t dans un silo. " Le transport vers ce site est sous-traité.

Les charges les plus importantes se situent au niveau du personnel bien qu'il soit réduit au strict minimum. " Pour retravailler le grain avant expédition, nous disposons d'un salarié à mi-temps, en commun avec la Cal, au silo de Vézelise. " Pas de directeur à la tête de la structure, mais une assistante de direction et un responsable de la commercialisation qui gère également la filiale aliments bio de Probiolor (SARL Nature). " Cette structure légère implique une complète transparence entre les administrateurs et les salariés, souligne Claude Choux. Ces derniers participent d'ailleurs au conseil d'administration. " Pour limiter le personnel, Probiolor se concentre uniquement sur la commercialisation des céréales." Le conseil technique est limité au seul choix des variétés pour pouvoir répondre à la demande des clients. Pour le reste, nous misons sur des partenariats avec le CGA (centre des groupements des agrobiologistes) et les chambres d'agriculture. "

Des prix lissés

Autre objectif : assurer les débouchés. 60 % de la collecte est destinée à l'alimentation humaine : meunerie, floconnerie, brasserie… " Nous cherchons également à développer le colza, car une demande existe en huile alimentaire bio avec des partenariats industriels comme St Hubert. " Depuis trois ans, Probiolor essaye de développer, non sans mal, des contrats pluriannuels avec ses clients pour sécuriser une partie des débouchés. " Nous avons contractualisé un peu plus de la moitié du débouché alimentaire, avec un prix plancher qui permet de couvrir nos coûts de production et un prix plafond. "

Le reste de la récolte part chez des éleveurs ou à la SARL Nature . Cette filiale, qui fabrique aujourd'hui 1 500 t d'aliments bio, va être remplacée par une nouvelle usine avec un potentiel de 8 000 t qui devrait démarrer en juin 2012. Un projet porté par Probiolor, mais aussi par les coopératives du Nord-Est avec leur filiale aliments du bétail. " L'objectif est de valoriser localement notre récolte de céréales fourragères pour répondre aux besoins des éleveurs de la région. " Quant à l'avenir, Probiolor n'est pas trop inquiète de l'arrivée récente des coopératives conventionnelles sur le marché bio du Grand Est. " L'état d'esprit et l'approche sont différents. Et notre petite taille permet la proximité avec les adhérents ", conclut Claude Choux.

Chantal Urvoy

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