Nestal produit des aliments humides
En proposant aux éleveurs des aliments réalisés à partir des coproduits humides régionaux, Nestal investit un nouveau marché.
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En Champagne-Ardenne, les industries de transformation sont nombreuses (biocarburants, malterie, meunerie, amidonnerie, fécule, sucrerie…) et les coproduits également. Or, ceux-ci partent souvent vers la Belgique ou les Pays-Bas pour revenir parfois mélangés chez les éleveurs champardennais. Face à ce constat et à la demande des éleveurs pour ce type de produits, Nestal, pôle nutrition animale du groupe Siclaé, démarre e n 2007 une réflexion sur la production d'aliments humides à partir de ces coproduits. " Pour Nestal habitué à travailler des aliments secs, cela signifiait entrer dans un métier et un marché nouveaux ", souligne Cédric Letissier, responsable Innovation et développement. Après avoir listé tous les coproduits humides existants dans la région, les premiers tests de mélanges sont réalisés à Recy (Marne), sur une plate-forme pilote. " Nous avons ensuite testé la conservation et réalisé des essais technico-économiques en élevage, surtout en vaches laitières et bovins d'engraissement. Sept aliments ont finalement été retenus. "
Centre de fabrication dédié
Après 5 000 t produites en 2008-2009 pour les essais, la production démarre véritablement fin 2009 avec 20 000 t au 30 juin 2010. Parallèlement à la production à Recy, Nestal investit dans une plate-forme de mélange de coproduits humides à Pauvres (Ardennes), sur le site d'une de ses usines. Depuis le 1er juillet, elle a pris le relais de celle de Recy. " Ce lieu a été choisi pour être proche des clients, plus nombreux dans les Ardennes, et pour bénéficier de la synergie avec l'usine d'aliment (personnel, transfert des matières…) et de la proximité de Cristanol ", explique Cédric Letissier. Les drèches de blé, issues de la production d'éthanol de Cristanol, constituent environ 50 % de l'appro en coproduits humides de Nestal. " Nous avons l'exclusivité sur ces coproduits, soit 20 000 à 25 000 t/an, qu'il faut enlever au fur et à mesure de leur production. " S'y ajoutent, selon les saisons, des coproduits de pommes de terre et de l'amidonnerie, des pulpes de pois et de betterave, des solubles de maïs, des issues de céréales et de maïs, des sons de la meunerie… Une multitude de fournisseurs qui nécessitent une logistique bien rodée, réalisée en partie par des transporteurs locaux.
Aujourd'hui, la gamme comprend sept aliments qui se stockent comme un ensilage. " Elle va d'un aliment complet à un aliment complémentaire. " La production est vendue dans un rayon limité, soit 120 km environ autour de l'usine. " Cela doit rester au service des éleveurs de la région, en général adhérents des coopératives qui ont investi dans ces usines de transformation. De plus, cette nouvelle activité s'inscrit dans une démarche d'innovation, mais également de développement durable. "
Doubler la production
Les éleveurs ayant testé y trouvent plusieurs intérêts : pallier un manque de fourrage en année sèche, comme c'est le cas cette année, ou bien transférer des surfaces de maïs ensilage vers des cultures de vente. Le coût des rations peut également être diminué d'environ 15 à 20 c par jour et par vache laitière tout en conservant les mêmes performances techniques. Vue la forte demande, Nestal n'a pas de souci pour écouler la production. Celle-ci devrait être de 50 000 t pour 2010-2011 et l'objectif est d'atteindre 100 000 t par an d'ici trois à cinq ans.
Chantal Urvoy
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