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Nestal s'investit dans la volaille

Le fabricant d'aliments a fait le pari d'augmenter les surfaces régionales en poulets de chair et de développer l'activité poules pondeuses en plein air.

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Alors que dans l'ouest de la France des ateliers ferment faute de rentabilité, la filière avicole du grand Est a pris le parti, en 2007, de développer son activité. Nestal, spécialiste de l'alimentation animale et filiale du groupe Siclae, compte alors 28 000 m2 de poulaillers en poulets standard et 32 000 m2 en poulets Label Rouge au sein de son groupement de producteurs. Son objectif est d'atteindre 90 000 m2 en poulets de chair. Elle compte, également, quelques ateliers de poules pondeuses. La région dispose en effet de plusieurs atouts. Le premier est l'existence d'un débouché. Avec un bassin de consommation à proximité tel que la région parisienne, l'abattoir marnais " Les Eleveurs de la Champagne ", dont Nestal est actionnaire à 45 %, a doublé sa capacité de découpe de poulets standard pour des ventes en ultra-frais. " A nous de rester compétitifs vis-à-vis de nos concurrents belges et allemands par des coûts d'approche optimisés ", précise Nathalie Ployart, responsable marché volaille, chez Nestal. " Les producteurs disposent également de surfaces suffisantes pour épandre les fientes de volaille, poursuit Samuel Roeland, conseiller en production avicole. Et les céréales nécessaires à l'alimentation sont produites sur place d'où des coûts compétitifs. "

En poulets standard, l'investissement moyen est cependant de 300 000 € pour un bâtiment de 1 300 m2 avec un amortissement en douze ans. Il est de 70 000 à 80 000 € pour 400 m2 en poulets label, amorti sur quinze ans. " Pour inciter les céréaliers à se lancer, Nestal sécurise tout d'abord le débouché pendant toute la durée de l'amortissement, puis garantit une marge minimale en contrepartie de performances techniques, explique Nathalie Ployart. Des aides financières sont également proposées pour l'investissement. " Le fabricant d'aliment accompagne aussi les éleveurs sur le plan technique à chaque étape de la production. Mi-2011, 27 000 m2 de nouveaux poulaillers ont déjà vu le jour en poulets standard dans une vingtaine d'exploitations. Le développement se fait essentiellement dans un rayon de 100 à 120 km autour de l'abattoir. " Nous avons également un partenariat avec un abattoir près de Strasbourg. Les éleveurs, sont accompagnés par Etienne, une des trois sociétés de Nestal, basée dans les Vosges. "

En poules pondeuses de plein air, l'objectif est d'atteindre 500 000 volailles en 2012. " Le besoin régional est d'un million de poules pondeuses, notamment pour répondre à la future directive sur le bien-être animal qui va réduire le nombre de poules en cage de 20 %. " Contrairement à la volaille de chair, les éleveurs de poules pondeuses sont indépendants. " L'oeuf de plein air est un métier récent pour la région, souligne Samuel Roeland. Les niveaux d'investissement étant assez élevés, il est plus difficile de trouver des candidats. " Pour assurer un débouché à leurs clients éleveurs, Nestal travaille avec les sociétés Sodine et CDPO. " Elles assurent aux éleveurs un prix de l'oeuf indexé sur celui de l'aliment, précise Nathalie Ployart. Les éleveurs ont ainsi une perspective de gain économique pendant toute la durée de l'amortissement, élément rassurant vis-à-vis des banques. " Nestal a également mis en oeuvre des aides à l'investissement et pour la trésorerie. A ce jour, des ateliers pour l'équivalent de 280 000 pondeuses sont en train de se monter.

Chantal Urvoy

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