Euralis et Lidea parient sur le sorgho
Chez Euralis, le nombre de producteurs de sorgho a augmenté de 43 % en 2019-2020, tandis que Lidea, la filiale semences du groupe, a vu ses ventes augmenter de 60 % deux années de suite. Frédéric Guedj, responsable du développement du sorgho chez Lidea, nous explique pourquoi.
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« Ancestral, notamment en Afrique, le sorgho, cinquième céréale du monde, est très nouveau en Europe, mais il connaît une croissance très intéressante, explique Frédéric Guedj, responsable du développement du marché du sorgho chez Lidea. Il possède, en effet, de nombreuses qualités. Il est plus riche en protéines que le maïs (+ 2 à 3 %), ce qui permet de réduire la part de tourteaux dans l’alimentation animale. Il affiche la même valeur énergétique et il est plus tolérant aux mycotoxines. Et pour l’alimentation humaine, il est sans gluten. »
Une céréale économe en eau et en intrants
Bon précédent aux cultures d’hiver et de printemps, facile à inclure dans une rotation, le sorgho permet d’économiser 50 % d’eau par rapport au maïs irrigué, 25 % d’intrants face aux céréales et oléagineux, et nécessite très peu de séchage.
« S’il est cultivé sur de bonnes terres et reçoit un ou deux tours d’eau l’été, le sorgho grain peut produire jusqu’à 13 t/ha, précise Frédéric Guedj. En septembre-octobre, on peut en récolter les graines et laisser la plante jusqu’à l’hiver pour qu’elle restitue azote, phosphore et potassium dans le sol. Elle se délitera ensuite avec le froid. Ainsi, même s’il n’y a pas de cours officiel et qu’il est indexé sur le maïs, le sorgho permet aux agriculteurs de réaliser une marge plus importante qu’avec le maïs, grâce aux économies réalisées. »
Créer des filières de transformation
Aujourd’hui le sorgho est utilisé à 60 % pour l’alimentation animale, 20 % pour l’alimentation humaine et 20 % pour la production de bioénergies. « Les filières de transformation étant quasi inexistantes, notre stratégie est de rencontrer les entreprises intéressées par la mise au point de produits et de les accompagner, poursuit le spécialiste. Je passe ainsi plus de la moitié de mon temps chez les transformateurs dans toute l’Europe. »
La Catalogne (Espagne), par exemple, en importe beaucoup pour nourrir ses porcs. La Hongrie a créé un whisky. La Moldavie, une vodka. L’Italie, des pâtes. Les États-Unis, des sorgho-flakes. En France, on trouve déjà de la bière, de la farine, des pop-sorgho (à l’image du pop-corn), des pépites énergétiques sorgho-amandes… Les start-up spécialisées et les nouveautés se multiplient.
Une large gamme de semences
Et pour répondre à une demande en hausse sur toute la planète, Lidea propose une large gamme de semences de sorgho grain, ensilage, stérile à plante haute et multicoupe, de très précoces à mi-tardives. Elles sont produites par 59 producteurs en France sur 420 ha et 6 producteurs en Espagne sur 150 ha. Leurs ventes ont progressé de 60 % en 2018-2019 et autant en 2019-2020.
Le groupe Euralis comptait pour sa part 173 producteurs cultivant 1 175 ha de sorgho grain et fourrager en 2019 sur le territoire de la coop, et 247 en 2020, sur 1 942 ha. Et cette croissance se poursuit en 2021.
Florence JacquemoudPour accéder à l'ensembles nos offres :