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« Les protéines végétales, c’est très très difficile », admet Limagrain

Culture de lentilles et de blé dur en plaine de Limagne. © J. CHABANNE

Le groupe coopératif auvergnat Limagrain compte sur l’amélioration génétique pour obtenir des résultats au champ concernant la production de légumineuses. Une condition avant d’investir davantage vers l’aval.

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Alors que Limagrain prenait une posture audacieuse sur les légumineuses au printemps dernier, le groupe auvergnat semble plus réservé aujourd’hui : « On n’arrive pas dans les champs à obtenir les résultats escomptés, a jugé Sébastien Vidal, président de Limagrain, lors de sa conférence de presse annuelle, jeudi 13 janvier. C’est très très difficile. Aujourd’hui, on dit aux agriculteurs, faites des protéines végétales. OK, sauf qu’on prend le flux génétique d’il y a quarante ou cinquante ans, avec un contexte pédoclimatique différent, et on est en train d’intégrer ces cultures-là sur nos fermes. Et en définitive, on fait le constat qu’on a des difficultés à les produire. »

Faire travailler ensemble les recherches publique et privée

Néanmoins, Sébastien Vidal veut s’appuyer sur le métier de semencier de Limagrain pour aller vers cette amélioration génétique. Il a d’ailleurs fait part, en octobre, au ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, lors de sa venue sur un site du groupe coopératif, de la nécessité de faire travailler ensemble la recherche publique et la recherche privée. « Il faut qu’on aille sur ce sujet de manière très unie pour aller le plus vite possible et, également, ne pas se couper d’outils tels que le genome editing (l’édition génomique). »

Gel des investissements à l’aval

En outre, Limagrain avait pris le contrôle en 2020 de Nutrinat, une start-up qu’elle détient à 65 % avec Qualisol, même si c’est la coopérative du Tarn-et-Garonne qui fournit essentiellement cette unité de transformation et conditionnement de légumes secs. Interrogé pour savoir si Limagrain allait investir davantage dans cette société, Sébastien Vidal a répondu : « Ne mettons pas la charrue avant les bœufs. Réussissons la production au champ avant d’investir dans un outil industriel un peu plus conséquent. »

Renaud Fourreaux

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