Agrial : « Il faut mettre les mains dans les poubelles ! »
Agrial a présenté sa stratégie sur les coproduits lors d’un colloque dédié. Un engagement fort de la coopérative pour les valoriser au mieux.
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Le ratio coproduits sur produits atteint environ 10 % toutes activités confondues chez Agrial. Cela représente des centaines de milliers de tonnes à gérer chaque année dont une partie n’est pas valorisée et coûte de l’argent. Le secteur des légumes génère ainsi à lui seul 50 000 t par an d’écarts de tri non vendus.
Basculer tous les invendus en produits valorisés
« Notre objectif est de réduire le ratio coproduits sur produits et de faire basculer l’ensemble des invendus en produits valorisés. Nous voulons que chaque molécule produite par nos adhérents soit porteuse de valeur pour équilibrer partout l’équation matière », expliquait ainsi Anne Larroquette, directrice du développement durable du groupe coopératif Agrial.
Elle s’exprimait le 11 février à Colombelles, près de Caen, à l’occasion du colloque « Valorisation des coproduits des entreprises agroalimentaires, une approche territoriale en Normandie ». Ce colloque était organisé par l’association régionale des entreprises agroalimentaires (Area) et l’association nationale Réséda (Réseau pour la sécurité et la qualité des denrées animales).
Un suivi précis des gisements
L’analyse du gisement a déjà permis d’orienter les flux destinés à la méthanisation de façon préférentielle vers les adhérents équipés de méthaniseurs. © A. DUFUMIER
La gestion des coproduits et biodéchets de la coopérative constitue en effet un engagement fort pris dans le cadre de la stratégie Horizon 2025. Le groupe a ainsi mis en place un suivi précis des gisements auprès de ses 150 sites industriels.
« Nous n’avons pas le choix, il faut mettre les mains dans les poubelles ! résume ainsi la directrice du développement durable. Par exemple, cela nous a déjà permis d’adopter une politique plus favorable à nos adhérents dans l’approvisionnement de leurs sites de méthanisation. Notre approche des coproduits est pensée de façon locale et circulaire. »
La responsable ne cache pas cependant des changements qui doivent s’opérer dans l’organisation du travail. En parallèle, c’est toute la culture d’entreprise qui doit intégrer le pilotage des coproduits.
Innovation produit
Bien sûr, la valorisation passe également par l’innovation produit. « Avec le site de production de purées Créaline, nous expérimentons des pistes pour aller chercher encore plus de valeur avec les coproduits de légumes et également les coproduits laitiers. Nous visons notamment des débouchés dans le secteur médical, dévoile Anne Larroquette. Nous réalisons des recherches en interne pour valoriser les trognons d’asperge, les arômes des fanes de carottes, etc. Nous travaillons sur le cracking du lait, mais aussi sur le cracking de la pomme, de la feuille de salade… »
Alexis DufumierPour accéder à l'ensembles nos offres :