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Cristal Union : bientôt les premières tonnes de sucre bio français

Damien Blondel, au centre, entre Stanislas Bouchard, DG de Cristal Union (à g.) et Bruno Labilloy, directeur agricole, a implanté cette année à Ludes, dans la Marne, 11 ha de betterave bio pour le groupe coopératif sucrier. © C. URVOY

Après la certification récente de son usine de Corbeilles, Cristal Union va être le premier à sortir du sucre bio français au printemps prochain issu de 450 ha de betterave bio. Visite dans une exploitation, le 30 octobre dernier, à Ludes, dans la Marne.

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Cinquante-huit adhérents de Cristal Union, de la Champagne-Ardenne jusqu’au sud de Paris, ont produit 450 ha de betterave bio cette année, après les 150 ha en 2018 et les 17 ha de 2017. Parallèlement, le process industriel bio dans l’usine de Corbeilles a été validé et l’usine certifiée bio fin septembre. Tout est prêt pour produire les premiers kilos de sucre bio français.

Trois fois mieux rémunéré que le conventionnel

L’usine transformera en sirop les betteraves bio arrachées autour de la mi-novembre à leur optimum de qualité et de rendement pour maximiser le revenu des planteurs. Ceux-ci seront rémunérés 77 €/t à 16 auxquels s’ajoutent 300 €/ha pour les planteurs qui s’engagent à en produire les années suivantes. « C’est trois fois plus que le conventionnel, mais la culture de la betterave en bio est risquée », rappelle Bruno Labilloy, directeur agricole du groupe.

Le rendement moyen prévu cette année par le sucrier est de l’ordre de 40 à 50 t/ha avec des variations importantes selon que les betteraves auront été irriguées ou pas.

Maîtriser les adventices

Pour mener à bien le développement de sa filière sucre bio, Cristal Union s’est appuyé sur le savoir-faire de ses producteurs de luzerne bio. Cette plante constitue une tête d’assolement stratégique pour les betteraves en limitant au préalable l’enherbement des parcelles et en apportant l’azote nécessaire. Le désherbage est en effet le gros souci de la betterave bio.

« Avec le développement de l’agriculture de précision, des solutions émergent cependant, par exemple avec un binage possible dans les deux sens grâce à un placement plus précis des graines au semis, souligne Bruno Labilloy. Cela permet ensuite de réduire le désherbage manuel. »

Vers une deuxième usine certifiée

3 000 t de sucre bio devraient être produites avec la récolte 2019, principalement pour l’industrie agroalimentaire française. « Nous allons cependant en proposer aux consommateurs sous la marque Daddy », précise Stanislas Bouchard, directeur général de Cristal Union et directeur commercial de Cristal Co, filiale commerciale du groupe. « Pour les campagnes à venir, nous allons nous adapter à la vitesse de conversion de nos adhérents avec une priorité pour les producteurs de luzerne, précise Bruno Labilloy. À partir du moment où nous avons une usine certifiée bio, on peut la faire tourner deux jours, trois, quatre ou plus sans problème, en fonction du volume de betteraves. »

Le groupe sucrier a l’intention de faire certifier une deuxième usine à horizon deux-trois ans, certainement en Champagne-Ardenne. « Si nous investissons dans la betterave bio, c’est que nous sommes confiants dans la pérennité de notre groupe dans le conventionnel. En effet, le bio ne pourra se porter bien que si le conventionnel se porte bien. »

Chantal Urvoy

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