Arterris et Panzani veulent renforcer la filière blé dur 100 % française
Arterris et Panzani, spécialiste en pâtes et semoule, ont organisé une conférence de presse, le 31 mai, sur l’exploitation de Constant Saint-Marty, à Juzes (Haute-Garonne), en bordure d’un champ de blé dur. Le groupe coopératif et l’industriel ont présenté la démarche BRF, Blé responsable français, dans laquelle ils sont engagés ensemble depuis 2016.
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« Il n’est pas dans notre habitude de prendre publiquement la parole, reconnaît Albert Mathieu, président de Panzani depuis janvier dernier. Mais, aujourd’hui, les enjeux sont tels pour pérenniser la marque et préserver la souveraineté alimentaire, notamment sur les produits de première nécessité que sont les pâtes et la semoule, que nous voulons présenter et renforcer la démarche Blé responsable français (BRF) que nous développons auprès de nos fournisseurs, coopératives et négoces, et des agriculteurs. BRF sécurise nos approvisionnements en blé dur de qualité. »
Un tiers du blé dur français
Semoulier et pastier, Panzani achète chaque année un tiers du blé dur produit en France, soit 470 000 t, dont 260 000 t destinées aux pâtes vendues sous marque Panzani. Et pour l’industriel, pas question d’importer. « Les années où la qualité est moindre, il nous arrive de sécuriser nos approvisionnements en achetant 510 000 à 520 000 t, détaille Charles Neron Bancel, directeur des achats de blé dur. Nos partenaires nous servent en priorité et nous restons sur une provenance 100 % française. »
Limiter les kilomètres et l’empreinte carbone
Panzani joue également la carte de la proximité. L’entreprise possède deux sites industriels, l’un à Gennevilliers et Nanterre (un moulin pour la trituration des graines et une usine de pâtes), où elle transforme 170 000 t de blé dur essentiellement livrées depuis la Beauce, l’autre à Marseille (deux moulins, une usine de pâtes et une de semoule) où arrivent 300 000 t apportées par Arterris (150 000 à 200 000 t) et trois coops du Sud-Est.
Trois engagements pour la filière
« Notre cahier des charges BRF comprend trois engagements, précise Cécile Renault, directrice R&D et RSE chez Panzani. Tout d’abord, l’achat de blé dur 100 % français, ce qui est le cas depuis 2019, qui nous permet de garantir une qualité indispensable à nos produits, simples et naturels, qui ne sont fabriqués qu’à partir de blé et d’eau. Par ailleurs, nous voulons participer à ramener la biodiversité dans nos campagnes. Nous demandons pour cela aux producteurs de semer 1 000 ha de bandes fleuries et d’installer 5 000 nichoirs-perchoirs à oiseaux d’ici 2025. »
Une prime pour les agriculteurs et les OS
« Enfin, nous versons une prime de 20 €/t pour aider nos partenaires », ajoute la directrice. Cette bonification est partagée entre les agriculteurs, qui reçoivent 12 €/t pour compenser les efforts demandés sur les itinéraires techniques, et les organismes stockeurs auxquels sont versés 8 €/t pour les investissements logistiques (séparation des récoltes BRF) et le travail sur les méthodes de conservation du grain sans insecticide.
En 2022, Panzani devrait transformer 70 000 t de blé dur BRF et vise 260 000 t en 2025. Arterris devrait en collecter 35 000 à 40 000 t cette année. Tout dépendra de la pluie.
Florence JacquemoudPour accéder à l'ensembles nos offres :