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Cholat raconte les filières locales

B. LAFEUILLE

Dans le référentiel Cultures durables proposé aux producteurs de blé, le négoce isérois allie des garanties sur l’origine, la qualité et le partage de la valeur, car il peut « raconter l’histoire » des produits à ses clients.

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P our la Maison François Cholat, la « durabilité » repose sur trois piliers : un ancrage local, une qualité environnementale et une juste rémunération des producteurs. Ce triptyque est donc au cœur du référentiel « Cultures durables » que le négoce isérois propose depuis 2019 aux producteurs de blé. Avec l’ambition qu’il concerne 100 % de l’approvisionnement de leurs moulins dès cette année.

Déclinaisons territoriales

La volonté de valoriser les filières locales ne date pas d’hier. « La traçabilité des blés a commencé en 1998 avec une garantie d’origine Rhône Alpes, rappelle François Maxence Cholat, responsable filières et collecte. Ensuite, on a tracé les blés de Savoie à la demande des boulangeries et stations savoyardes qui souhaitaient une farine locale. Puis on a lancé une filière Loire et une filière Isère où l’attachement au territoire est aussi très fort. Et s’il y a de la demande dans le Rhône et l’Ain, on lancera des filières dédiées. »

Les engagements environnementaux, qui constituent le second volet du référentiel, sont équivalents au niveau 2 de la certification environnementale (HVE). Les agriculteurs qui le souhaitent peuvent aller plus loin : « Nous proposons de les accompagner vers le plus haut niveau : la haute valeur environnementale, indique Pierre Chavallard, responsable du pôle Solutions agro. Nous suivons un groupe de 39 exploitations, dont vingt pourraient être certifiées cet hiver. »

Prix encadrés

Forte de ces garanties sur l’origine et les pratiques culturales, la maison Cholat peut « raconter l’histoire » des produits à ses clients. Et donc créer de la valeur, partagée avec les agriculteurs. C’est le troisième pilier du référentiel. « Les agriculteurs se voient proposer un contrat Blé d’avenir, qui garantit un prix minimum indépendant des cours mondiaux, calculé sur la base de leur coût de revient, indique François Maxence Cholat. En contrepartie, il y a un prix plafond pour ne pas mettre en péril l’aval. L’agriculteur peut signer pour un, deux ou trois ans : cette visibilité est très appréciée des jeunes installés qui doivent produire des garanties pour les banques. » Le prix plancher a déjà été atteint, mais le prix plafond, jamais. Au prix de base s’ajoute une prime de qualité, graduelle en fonction du niveau d’engagement environnemental qui comprend trois paliers. « Les agriculteurs n’ont aucune obligation d’évoluer, précise Pierre Chavallard. Mais s’ils progressent, leur prime aussi. »

« Sur 300 exploitations qui contractualisent avec nous, trente se sont engagées en Cultures durables en 2019, puis 150 en 2020, reprend François Maxence Cholat. Cela représente 70 % des blés que nous utilisons en meunerie. Nous visons 100 % en 2021. » Les farines « origine Isère » et « origine Savoie » sont déjà exclusivement élaborées à partir de blés Cultures durables.

Et tant pis si la multiplication des allotements « n’est pas neutre sur le coût du stockage », sourit son collègue. « La valorisation locale donne du sens au travail fourni par toute la filière. Cela permet de mettre en avant les agriculteurs qui cultivent les blés, les boulangers qui travaillent les farines… Nous ne sommes que les intermédiaires. »

Bérengère Lafeuille

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