Bruit au travail : la Scara à l’écoute
La Scara a organisé pour la première fois en 2019 une formation autour de la problématique du bruit. Objectif : faire prendre conscience à ses salariés de l’importance de se protéger. Et elle ne compte pas en rester là.
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«Le sujet du risque bruit s’est imposé après une réflexion en interne sur la pénibilité au travail et la rédaction du document unique d’évaluation des risques, explique Cédric Bobenrieth, animateur sécurité à la Scara. Cela faisait également partie de l’offre de formation prévention de notre mutuelle. » Sur la soixantaine de collaborateurs de la coopérative d’Arcis-sur-Aube, 26 ont suivi cette formation pour la première fois en novembre 2019 : le personnel des silos, des magasins appros, de la maintenance et du service agronomique.
« Ils ne sont pas fortement soumis au bruit en terme de durée, du fait de la polyvalence de leur fonction, mais ils peuvent être exposés momentanément à des bruits de forte puissance. C’est peut-être là que réside la difficulté. Ils n’ont pas toujours le réflexe de se protéger du bruit puisqu’ils n’y sont pas soumis en permanence, alors qu’un ouvrier travaillant 8 h par jour sur une chaîne de montage va s’équiper dès le matin avant de prendre son poste. »
Mesures sur le terrain
L’objectif de cette formation de trois heures était de sensibiliser les salariés aux conséquences (irréversibles pour certaines d’entre elles) du bruit sur la santé et au handicap que cela peut engendrer dans la vie professionnelle et personnelle. « La présentation d’audiogrammes de personnes de même âge, l’une travaillant avec des protections et l’autre sans, a également fait réagir. » Après une partie théorique en salle (lire encadré), les collaborateurs se sont déplacés à quelques mètres, dans des environnements sujets à des niveaux de bruit parfois importants : l’atelier de maintenance (bruits liés aux outils manuels ou électroportatifs…), le silo (fonctionnement de la manutention à charge ou à vide, bruit d’une soufflette…), le magasin appro (circulation des chariots…). Des mesures ponctuelles d’exposition au bruit ont été réalisées avec un sonomètre. « Certains résultats ont marqué les participants, comme celui de la sortie d’air sous pression de la soufflette à plus de 110 dB, ou encore des transporteurs à chaîne à vide à plus de 100 dB. »
La prise de conscience a été importante pour un certain nombre de participants : à la fin de la formation, 85 % se disaient prêts à changer leurs habitudes. Cela s’est traduit par la réalisation de bouchons moulés pour treize d’entre eux. « D’autres nous ont demandé de remplacer leur casque par un autre antibruit de qualité ou d’en être équipés. »
Choix des matériels
Lorsque cela est possible et pour éviter le port d’EPI (casques, bouchons d’oreille), la protection des salariés passe par l’utilisation de matériel moins bruyant ou la mise en place d’écrans antibruit ou de capitonnage. « Le service agronomique est ainsi doté d’un tracteur avec cabine, ce qui réduit l’exposition au bruit, comparé à l’ancien sans cabine. Un chariot élévateur à gaz a également été remplacé par un modèle électrique silencieux. À l’avenir, il nous faudra prendre l’habitude d’intégrer le critère bruit dans le cahier des charges d’achat de nouveaux matériels. » Et pour l’animateur sécurité, la bonne protection des salariés vis-à-vis du bruit passe avant tout par des rappels réguliers afin d’éviter que les mauvaises habitudes ne reviennent vite !
Chantal Urvoy
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