Pour les équipes sur le terrain et dans les dépôts Promouvoir le port des EPI phytos
La réglementation sur les équipements de protection individuelle phytos est en train d'évoluer. Le point sur leur distribution dans les coops et négoces, pour qui la mise à disposition d'EPI est désormais une obligation dans le cadre de l'agrément.
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Le monde des EPI phytos bouge ! Pour preuve, depuis quelques mois, la rubrique conditions d'emploi des AMM des produits sur sur la base e-phy s'est étoffée. Idem pour les étiquettes et FDS (fiches de données de sécurité). L'Anses est en train de finaliser des études sur le sujet, et une réglementation devrait bientôt voir le jour (lire encadré). Côté distribution, coopératives et négoces se doivent désormais de proposer des EPI aux agriculteurs : c'est une obligation de l'agrément phytos. S'il est difficile à chiffrer, le marché des EPI progresse, même s'il reste modeste. « Il y a beaucoup d'intervenants et pas de produits spécifiques pour l'agricole », note Luc Sytsma, responsable agroéquipement, chez InVivo. « Le marché est en train d'évoluer, estime Pascal Collart, chef produits-Achats nationaux chez InVivo. Depuis deux ans la progression est à deux chiffres, même si on part d'un petit chiffre d'affaires. » Une croissance résultant notamment de l'agrément, du Certiphyto, et des campagnes de sensibilisation. « Les agriculteurs ont pris conscience du caractère non anodin des produits, juge Stéphane Sanchez à la FNA. Et les Certiphytos participent à la vulgarisation des EPI. » « Nos commandes en morte-saison ont été multipliées par 4,5 entre 2012 et 2013 », indique François Do Nascimento, responsable de l'équipe conseillers services, chez Vivescia. Même constat à La Dauphinoise : « Nous avons vu une hausse du CA de près de 40 % », note Vincent Couturier, responsable agroéquipement. La coop chiffre à 100 000 € son CA EPI, pour 80 % en phytos.
Bien construire l'offre
Alors, tous équipés ? D'après notre baromètre ADquation-Agrodistribution réalisé en décembre 2013 (AD n° 245, www.agrodistribution.fr), 96 % des agriculteurs utilisent au moins un EPI de temps en temps. Les pourcentages sont variables, selon l'EPI : 74 % portent toujours des gants, mais 54 % disent ne jamais mettre une combinaison spécifique. Et 70 % des agriculteurs déclarent que leur technicien les sensibilise au port d'EPI, selon une autre enquête ADquation-Agrodistribution réalisé en avril 2014 (AD n° 249).
« Je dirais qu'environ 25 % de mes clients agriculteurs achètent des EPI », estime Christian d'Ambrière, directeur commercial du groupe Isidore. A la CAPL, Alain Soriano dresse un bilan similaire (lire témoignage).Premier point pour les distributeurs, la construction de la gamme, car les préconisations n'étaient jusqu'alors pas forcément détaillées. Au groupe Isidore, « nous discutons avec l'UIPP, les fournisseurs d'EPI, nous regardons les travaux de l'Anses... », relate Christian d'Ambrière. D'autres, comme Charentes Alliance, travaillent avec la MSA. Outre le niveau de protection, les EPI doivent être faciles à utiliser. « Si l'on propose quelque chose de trop compliqué, trop lourd, cela ne fonctionnera pas », note Luc Sytsma. Illustration chez Charentes Alliance qui a cherché la meilleure protection au niveau respiratoire. « Nous avons choisi de prendre un demi-masque 3M, sans cartouche à changer, tout est compris. Léger, sa durée de vie est d'une campagne maximum, pas besoin de se préoccuper des cartouches avec des dates limites d'utilisation. Chaque année, nous envoyons donc automatiquement une relance pour en recommander un. Et cela marche bien », raconte Patrick Mandon. François Do Nascimento explique aussi : « On a de plus en plus d'adhérents qui sont des femmes, et nous avons dû faire évoluer les tailles des gants et des combinaisons en conséquence. »
Promotion à différents niveaux
Si le TC, de son côté, sensibilise l'agriculteur en parlant phytos et EPI, c'est surtout dans le dépôt que se fait la majeure partie de la communication. Le constat est le même chez Charentes Alliance, Vivescia et Isidore. Chez Vivescia, « la promotion se fait à différents niveaux : TC, conseillers services et magasiniers », ajoute Armand Barré, responsable développement agricole. La période d'achat est variable. « Généralement, ils prennent des EPI en même temps que les phytos, en février-mars », rapporte Vincent Couturier. Ensuite, « la protection, c'est un rabâchage permanent, résume Patrick Mandon. On placarde des affiches dans tous les dépôts, on communique pendant les Certiphytos, on parle EPI quand on parle EVPP, sur les essais, etc. Même si une fois sur l'exploitation, les mauvaises habitudes reviennent vite. »
Marion Coisne
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