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Euralis mise sur le soja local de A à Z

Cédric Poeydomenge, directeur technique du pôle agricole (à gauche) et Alban Le Mao, chef de marché céréales chez Euralis : « Avec nos adhérents, nous améliorons les techniques culturales. »F. JACQUEMOUD

Euralis crée une nouvelle filière soja dans le Sud-Ouest, de la sélection de semences à l'usine de trituration de graines, bâtie en partenariat avec le groupe Avril.

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« Notre objectif est de proposer à nos adhérents une nouvelle production à valeur ajoutée qui puisse répondre aux obligations de diversification de la Pac et aux demandes des clients finaux qui veulent consommer local, explique Jean-Michel Patacq, vice-président d'Euralis et président du pôle agricole. Pour nourrir notre bétail, nous avions déjà le maïs, mais il nous manquait le soja. Désormais, nous n'aurons plus besoin d'en importer. »

Spécialiste de la sélection et de la production de semences de soja, Euralis relance depuis quelques années cette production sur le Sud-Ouest. « Nos équipes de chercheurs travaillent pour obtenir des variétés qui s'adaptent aux différentes zones de production et qui donnent de bons rendements, confie Alban Le Mao, chef de marché céréales. Avec nos adhérents, nous améliorons les techniques culturales. Nos meilleurs bassins de production sont dans les Landes, les Hautes-Pyrénées, les Pyrénées-Atlantiques et la Gironde. Certaines terres ont besoin d'être irriguées, d'autres non. »

S'organiser dans la rotation

« Les rotations maïs, soja et couverts végétaux l'hiver semblent bien fonctionner, il faut toutefois s'organiser car le soja ne peut revenir sur une même parcelle qu'au bout de trois à quatre ans, ajoute Cédric Poeydomenge, directeur technique du pôle agricole. Nous travaillons aussi sur la double culture de soja en dérobé derrière de l'orge pour maximiser le revenu des agriculteurs. » « Le soja apporte une solution pour les terres à moins bon potentiel et est un bon précédent pour une céréale d'hiver ou un engrais vert, suivi de maïs, confirme Elodie Cazaban, productrice à Rabastens-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) et administratrice d'Euralis. Il permet de faire des économies d'azote et n'a besoin d'aucun traitement contre les parasites et les champignons. » Six cents adhérents ont cultivé 6 000 ha de soja en 2016, soit 30 % de plus qu'en 2015 où 14 000 t de graines avait été récoltées. Une partie de la collecte attendue cette année (18 000 t) sera stockée jusqu'au printemps 2017, date à laquelle la nouvelle usine de trituration du groupe devrait être opérationnelle.

Euralis et Avril (ex-Sofiprotéol), associés au sein de la SAS Sojalim (55 % Euralis, 45 % Avril), investissent 3,5 M€ dans la construction de cette unité, qui prendra place aux côtés de l'usine d'aliment pour bétail Sanders-Euralis de Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées) et fera travailler dix personnes.

Fini les importations !

« On y traitera 25 000 t de graines non OGM, dont 20 000 t conventionnelles provenant des adhérents d'Euralis et 5 000 t bio achetées à Agribio Union, précise Eric Robert, directeur des marchés agricoles d'Euralis. Cela donnera 70 % de tourteaux, directement utilisés dans les usines Sanders-Euralis de Vic-en-Bigorre et de Lons (Pyrénées-Atlantique) et 30 % d'huile qui sera valorisée par le groupe Avril. La totalité des approvisionnements en soja proviendra alors de nos cultures du Sud-ouest, il n'y aura plus d'importation. » Il faudra atteindre les 8 000 ha de culture pour alimenter l'usine, soit par extension des productions, soit par recrutement de producteurs. L'aliment produit par les usines Sanders-Euralis permettra de nourrir les porcs des producteurs du groupement Fipso, dont Euralis est actionnaire. En mai dernier, la coop avait signé avec Carrefour, un accord pour la vente de viande de porc « Filière Qualité Carrefour » du grand Sud-Ouest, issue d'animaux nourris exclusivement avec des matières premières végétales françaises dont du tourteau de soja 100 % d'origine France. Cette nouvelle filière répond aux attentes du distributeur.

Florence Jacquemoud

Une partie de la collecte attendue cette année (18 000 t) sera stockée jusqu'au printemps 2017, date à laquelle la nouvelle usine de trituration devrait être opérationnelle.

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