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Initier les jeunesau fonctionnement de la coop

Michel Bonneau, formateur de Campus Triangle, Hélène Sallefranque, éleveuse stagiaire de la 3e promo, Laurent Chériti, éleveur et jeune administrateur depuis deux ans, et Dominique Barus, responsable adhérents chez Euralis, lors d'un point sur le Parcours jeune en cours.F. JACQUEMOUD

Euralis a engagé une réflexion sur l'engagement professionnel des jeunes et leur propose un parcours de formation qui peut les mener au conseil d'administration.

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Comme les jeunes adhérents seront, un jour, amenés à diriger la coop, Euralis a mis en place un parcours pour les intégrer à son fonctionnement. Le premier contact se fait dans les écoles agricoles, puis par le biais d'un soutien à l'installation, avec une aide financière pouvant atteindre 10 000 €. Le jeune peut ensuite intégrer l'un des seize « bassins de vie » créés par Euralis. Ils regroupent chacun une douzaine d'agriculteurs qui deviennent un relai pour les adhérents de leur secteur géographique. « Le bassin de vie permet aux jeunes de comprendre la coop, mais aussi de faire remonter leurs projets et leurs attentes, souligne Hélène Sallefranque, jeune éleveuse du Pays basque. Il met du lien social et humanise le fonctionnement de la structure. » C'est notamment là que les administrateurs d'Euralis recrutent les jeunes auxquels ils proposent de suivre un parcours de formation qui pourra aboutir à leur entrée au conseil d'administration. Trois promotions de 15 stagiaires ont déjà bénéficié du dispositif.

DOUZE JOURS DE FORMATION

Euralis a fait appel à Campus Triangle pour appliquer son concept de formation Atouts jeunes, conçu sur 12 jours. Une réunion de lancement permet de définir les quatre thèmes que les stagiaires aborderont. Les trois promos ont toutes choisi le module sur le management de la relation humaine (salariés, associés, parents...). En 2015, ont aussi été abordées les questions de développement durable, la communication avec la société civile et comment nourrir 9 milliards d'individus. En 2016, place aux marchés mondiaux, aux nouvelles technologies et à l'entreprise agricole en 2020. Enfin, en 2017, furent traités les débouchés non alimentaires et la prospective à l'horizon 2050. Chaque groupe part ensuite en voyage d'étude à l'étranger. Le premier a visité l'usine familiale Barilla dans la plaine du Pô (Italie). Le deuxième a rencontré céréaliers et éleveurs du Middle West américain, « le pays de la démesure ». Le troisième part en novembre découvrir l'agriculture collective, en Israël. Enfin, sont programmés trois jours lors desquels les stagiaires présentent à leurs collègues un projet à cinq ans sur leur exploitation. Un exercice délicat qui oblige à affronter le regard des autres et se remettre en question.

LE GROUPE RESO, UN « POIL À GRATTER »

Les jeunes de la première promo ont créé le groupe de réflexion Reso (« oser » à l'envers), afin de rester en contact et de continuer à échanger. Un outil essentiel pour garder une dynamique et créer des projets, que tous intègrent à la sortie de leur formation. À leur demande, Reso dialogue en direct avec le président et le directeur de la coop. Objectif : jouer les « poils à gratter », se permettre des « coups de gueule » et être force de propositions économiques ou sociales.

FORCES VIVES SUR LE TERRITOIRE

Les profils des stagiaires choisis sont volontairement variés afin de rendre les échanges plus intéressants et faire vivre le territoire. « À la fin du parcours, les jeunes réalisent s'ils peuvent "faire coop" avec les autres ou non, analyse Laurent Chériti, membre de la promo initiale, aujourd'hui administrateur. Sur les deux premières promos, beaucoup sont devenus des éléments moteurs des bassins de vie, un quart est entré dans les OP et quatre sont au conseil d'administration. »

Florence Jacquemoud

EURALIS

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