Cal Elevage Bovins : contractualiserpour coller à la demande
s'implique dans la construction de contrats innovants pour répondre aux évolutions de consommation et capter de la valeur ajoutée pour ses éleveurs.
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«La contractualisation en élevage a toujours été un objectif à la Cal pour sécuriser les débouchés et les prix », précise Julien Tisserand, responsable de l'activité élevage dont le CA 2016-2017 atteignait 28,4 M€ (16 % de celui de la coopérative) avec 15 300 bovins abattus par an.
PRÉCURSEUR ET FORCE DE PROPOSITIONS
« Dans les années 2000, Chloé (1) a ainsi mis en place avec Socopa le premier contrat français pour McDo en boeufs laitiers. » Cette filière intègre les éleveurs, la coop, un abatteur (le groupe Bigard avec ses filiales Bigard, Charal et Socopa), un transformateur et le restaurateur McDonald's France. « Aujourd'hui, les steaks en barquette type Charal, les plats préparés et les steaks hachés sont préférés aux morceaux à mijoter. » Cette demande nouvelle et diversifiée permet à Chloé de coconstruire avec les acteurs de la filière différents types de contrats (prix et cahier des charges). « Dans tous les cas, pour que cela fonctionne, il faut que tous les maillons de la filière soient gagnants. »
DIVERSITÉ DEPRODUITS ET DE PRIX
Certains contrats sont basés sur une plus-value par rapport au marché. C'est le cas pour les boeufs laitiers produits pour McDo. « Elle est de 0,09 €/kg de carcasse. » Pour son concept en barquette, Charal a proposé le contrat Herbopack en 2015 pour produire à l'herbe des génisses et boeufs croisés laitiers payés sur la base de la cotation boeufs viande R+. Pour d'autres contrats, le prix est calculé annuellement à partir des coûts de production à l'instar des jeunes bovins laitiers (cible 21 mois, 355 kg) pour McDo depuis 2006. Autre type de contrat : les jeunes bovins montbéliards pour Bigard avec un prix calculé à part égale sur le coût de production et sur le prix de marché. « Cela permet d'assurer un prix de reprise tenant compte des charges de production sans se déconnecter du marché. » L'objectif est aussi de produire des animaux plus lourds et plus gras dont la viande est plus rouge que les jeunes bovins laitiers, pour des marchés spécifiques à l'export.
S'ADAPTER AUX NOUVEAUX MARCHÉS
Pour les bovins femelles, Cal Elevage propose des contrats plus classiques tels que le Label Rouge. Si la production existe depuis longtemps en Limousin et en Salers, elle reprend seulement en Charolais. « Depuis deux ans, les femelles allaitantes sont très concurrencées. Il fallait se démarquer », explique Julien Tisserand. Une soixantaine d'éleveurs se sont engagés, rémunérés 0,20 €/kg de plus que le prix de marché. « A terme, ce différentiel risque d'augmenter, car il existe une réelle demande à la fois de la GMS et des pouvoirs publics, du fait des EGA. »
Le besoin de nouveaux marchés en carcasses légères se développant, plusieurs projets sont à l'étude avec des demandes parfois spécifiques des opérateurs pour se différencier : bio, riche en oméga 3, sans OGM, sans antibiotiques... « Pour y répondre, nos quatre coopératives doivent inventer de nouvelles méthodes de production. Mais il faut aussiun prix qui compense le manque à gagner lié au poids moindre des animaux », conclutJulien Tisserand.
Chantal Urvoy
Cal Elevage est la première structure labellisée Label Rouge en Charolais dans le Grand Est.
Certains contrats comme ceux destinés à McDo intègrent toute la filière jusqu'aux consommateurs.
La rémunération des jeunes bovins montbéliards mixe coût de production et prix de marché.
C. URVOY
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