Vivadour forme ses nouveaux conducteurs de silos

Depuis cinq ans, la direction des métiers du grain de Vivadour et sa DRH développent la montée en compétence des salariés qui travaillent dans les silos du groupe. L'objectif est de pouvoir répondre aux cahiers des charges à haut niveau de qualité et de technicité de ses clients et de valoriser au mieux les productions de ses adhérents. Le fait que le groupe collecte, dans le Gers et aux alentours, de multiples cultures (maïs, différents blés, orge, tournesol...), impose aux conducteurs de silos de posséder un savoir-faire multiespèce et d'être capables de s'adapter aux produits plus ou moins secs et propres selon les années, et aux installations sur lesquelles ils travaillent.

« Fabien Cazeaux, directeur métier du grain, a établi une nouvelle organisation transversale de sa branche d'activité, de la collecte à la commercialisation, explique Marie-Claire Poussade DRH de Vivadour. Pour chaque métier, des postes de travail ont été définis et associés à des compétences, permettant d'aboutir à la création d'un parcours de formation. Dans un premier temps, nous avons construit un programme de mise à niveau de nos employés permanents déjà en poste. Nous avons dû, pour cela, chercher des intervenants professionnels spécialisés dans le stockage du grain et l'hygiène, car il n'existe pas de cursus pour les conducteurs de silo dans les établissements de formation. Le métier n'est même pas identifié chez Pôle emploi. »

Choisis sur aptitudes

Parallèlement, afin de renouveler le personnel pour parer aux départs à la retraite, Vivadour a créé un parcours de formation en alternance de conducteur de silo, destiné à de nouveaux embauchés. Un partenariat a été mis en place avec Pôle emploi pour trouver des candidats, grâce à la Méthode de recrutement par simulation (MRS). Ces derniers sont choisis pour leurs aptitudes et non sur diplôme. Parmi les prérequis exigés, ils doivent savoir respecter une consigne et identifier un risque, pouvoir travailler en hauteur, avoir une appétence pour la mécanique et accepter des variations d'horaires liées à la saisonnalité des travaux.

Un projet en partenariat

Le recrutement en alternance impose également que l'entreprise désigne des tuteurs parmi ses salariés, capables de transmettre leurs connaissances, dans le cadre de mises en situation sur les sites de production, et d'évaluer leurs « élèves ». Les apprentissages portent aussi bien sur la qualité des grains, que sur l'hygiène, la sécurité, la réception, l'expédition et quelques rudiments pour l'accueil des chauffeurs de camions espagnols. « Nous avons créé une fonction de responsable de groupe silos qui, entre autres, accompagne les personnes en formation et les tuteurs », précise Marie-Claire Poussade. Vivadour a également pris contact avec le lycée agricole de Pau-Montardon (Pyrénées-Atlantiques), pour la création d'un certificat local de spécialisation de conducteur de silo, en partenariat avec deux autres coops céréalières du Sud-Ouest. Le référentiel est en cours de validation par la région Nouvelle-Aquitaine. La partie théorique serait assurée par l'établissement scolaire et les intervenants spécialisés, tandis que la pratique serait confiée aux coops. Si ce certificat était reconnu, la formation pour l'obtenir pourrait être prise en charge par Opcalim (1). Un plus pour les candidats à un métier de plus en plus pointu, dans le cadre de la construction d'agro-chaînes.

Florence Jacquemoud

(1) Organisme paritaire collecteur agréé des industries alimentaires, de la coopération agricole et de l'alimentation en détail.